La décision des Etats Unis autorisant la mise en place de sanctions et de restrictions de visa à l’encontre de personnels de la Cour pénale internationale (CPI), constitue «une remise en cause du multilatéralisme et de l’indépendance de la justice», a affirmé vendredi le Quai d’Orsay.
Le président américain Donald Trump a autorisé jeudi des sanctions et des restrictions de visa supplémentaires contre le personnel de la CPI, deux mois après que l’instance a donné son feu vert à une enquête sur de potentiels crimes de guerre commis par l’armée américaine en Afghanistan.
La France a pris connaissance avec «consternation» de la décision américaine qui représente « une attaque grave contre la Cour et les Etats parties au Statut de Rome et, au-delà, une remise en cause du multilatéralisme et de l’indépendance de la justice », a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Jean Yves Le Drian.
«La France réitère son plein soutien à la Cour pénale internationale. La Cour est la seule juridiction pénale internationale permanente et à vocation universelle. Elle joue à ce titre un rôle primordial dans la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes les plus graves. Elle apporte ainsi une réponse au besoin de justice des victimes de ces crimes et contribue à la paix et à la stabilité internationales », a indiqué le chef de la diplomatie française.
« La France continuera à agir pour que la Cour soit en mesure de remplir sa mission de manière indépendante et impartiale, conformément au Statut de Rome.
Elle appelle les Etats-Unis à ne pas mettre en œuvre les mesures annoncées à l’encontre de la Cour, et à les retirer », a poursuivi Jean Yves Le Drian.
En mars dernier, l’instance internationale avait autorisé une enquête pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afghanistan.
Washington est depuis longtemps en désaccord avec la CPI, créée en 2002 sans l’adhésion des États-Unis. L’administration de George W. Bush s’est retirée du traité qui a établi la cour quelques semaines avant son entrée en vigueur.