La Liberté et la Morale: Les fondements historiques (Par Dr. Abderrahim Chiheb)

Par Dr. Abderrahim Chiheb*

La profusion de La littérature scientifique se rapportant aux thématiques de la liberté et de la morale, dans les disciplines de l’histoire et de la philosophie en particulier, souligne l’importance de ces deux concepts pour l’Homme et le rôle fondamental qu’ils ont pu jouer tout au long de l’histoire de l’humanité. En effet, ces deux notions, aussi anciennes et vieilles que l’humanité elle-même, existent depuis que l’Homme est apparu sur terre. Il s’agit là donc d’une grande histoire, plusieurs fois millénaire, et dont l’évolution a été longuement pétrie, travaillée et façonnée par l’accumulation et l’amoncellement de beaucoup d’événements, de faits et d’incidents survenus à travers le monde ; partout où les hommes ont pu s’installer et faire société. Ce long cheminement confère, par conséquent, à ces deux notions beaucoup d’épaisseur et de profondeur et une certaine complexité qui rendent leur appréhension, par la réflexion et l’analyse, une tâche difficile, en particulier lorsqu’il s’agit d’ausculter le rapport entre la liberté et la morale ainsi que la nature du lien qui les unit.

Effectivement, l’abord de la question de la liberté et de la morale est une entreprise particulièrement complexe et vaste en raison des dimensions multiples, des ramifications diverses, et des notions annexes auxquelles ces deux concepts se rattachent ou renvoient. C’est pourquoi il paraît plus adéquat et plus convenable, pour des raisons de commodité et de méthodes précisément, d’explorer cette problématique en la découpant en plusieurs séquences. A chacune de ces séquences correspondra un axe thématique précis auquel un article ou plusieurs, au besoin, seront consacrés.

Ces articles formant, donc, un ensemble thématique, apparaîtront, de fait, successivement dans le cadre de cette réflexion dont le but est de proposer des éléments de réponse sur des questions qui se rapportent à la naissance de la liberté et la morale au sein de l’humanité à travers le monde, les fondements historiques et philosophiques de ces deux concepts, l’hégémonie du modèle occidental de la liberté et de la morale et, enfin, sur la crise que connaît  l’Occident notamment depuis l’avènement de la postmodernité.

Préliminaires

 De prime abord, il convient de poser la définition et quelques précisions sur les concepts de la liberté et de la morale. En effet, ces deux notions sont multiformes dans le sens où elles revêtent autant de définitions qu’il y a d’individus et de cultures dans ce monde. Mais plutôt que de faire un inventaire des acceptions que recouvrent les mots « liberté » et « morale », il serait plus pratique de partir d’un socle commun que partagent, plus ou moins, les différentes définitions que proposent les dictionnaires et les philosophes ou les intellectuels qui s’intéressent à ces questions.

Pour ce qui est de la liberté, celle-ci consiste en la possibilité pour un individu de choisir librement, c’est-à-dire sans contraintes extérieures, ses actions, ses pensées et ses comportements. Elle joue un rôle crucial dans le développement des individus et celui de la société ; et peut prendre différentes formes, notamment la liberté individuelle, politique, économique et religieuse. D’où une quasi-unanimité chez la plupart des gens pour considérer la liberté comme un droit fondamental de l’être humain, permettant à chacun de vivre sa vie selon sa volonté et en fonction de ses propres valeurs et convictions. Mais, est-ce que la liberté est, pour autant, absolue et sans limites ? Une question inévitable que nul ne peut ne pas se poser et pour laquelle la réponse risque de ne pas d’être facile !

Quant à la morale, Elle se définit comme un ensemble de règles et de normes qui régissent les actions et les décisions des individus. Sa fonction essentielle, dans la société, apparaît à travers l’influence qu’elle peut exercer sur la manière dont les individus interagissent les uns avec les autres. Ainsi, elle indique aux individus ce qui est bon, bien et juste pour le suivre, elle montre ce qui est mauvais, mal et injuste pour l’éviter ; et, elle aide à promouvoir le bien-être commun.

Enfin, les règles et les normes de la morale peuvent changer, d’une aire géographique à une autre à travers le monde, en fonction des croyances culturelles, sociétales et personnelles des unes et des autres ; si bien que ce qui peut être moralement admis dans une société peut ne pas l’être dans une autre. Cela étant dit, il est pertinent de s’interroger, dans la foulée, pour savoir si la morale n’est pas porteuse aussi de valeurs universelles. Car, l’observation et l’expérience ont largement montré que beaucoup de civilisations, de sociétés et cultures partagent, à travers le monde, ce que l’on a l’habitude de nommer honnêteté, justice, compassion, respect d’autrui, respect de la vie… etc.

Ces notions et ceux de la liberté et la morale tout particulièrement exigent une démarche qui consiste à remonter aux temps immémoriaux, les temps les plus reculés où l’humanité était encore juste à ses débuts pour examiner les facteurs et les conditions ayant été à l’origine de leur émergence et voir de plus près l’évolution de ces deux notions, à la fois dans le temps et à travers l’espace de notre planète.

La naissance de la liberté et de la morale.

Depuis son apparition sur terre, l’homme a manifesté un attachement viscéral aux principes de la liberté et de la morale pour avoir été pour lui une nécessité indépassable, un bien vital qu’il fallait défendre par tous les moyens et quel qu’en fût le sacrifice à faire. C’est pourquoi, ces deux grandes idées n’ont cessé d’être au cœur de sa réflexion et de sa pensée, l’incitant, en permanence, à s’interroger sur ce qu’il convenait d’entreprendre pour les préserver et sur la manière de les mettre en pratique en société et dans la vie de tous les jours. Les multiples avatars et les diverses fortunes auxquels ces notions ont donné naissance, à travers la longue histoire de l’humanité, confirment la place et la centralité qu’elles ont pu avoir.

En effet, il y a un consensus général au sein de la communauté des géologues, des archéologues, des historiens, pour considérer que l’apparition des tous premiers hominidés remonte à la préhistoire, il y a trois millions d’années environ. Depuis la nuit des temps, pourrait-on dire, ces premiers hominidés avaient déjà présent à l’esprit, bien avant les religions révélées et les codes de conduite écrits, le sens de la liberté et le sens de la morale qui leur permettaient de discerner le bien du mal et d’avoir la capacité de distinguer entre ce qui était utile pour eux , de ce qui pouvait leur nuire, à forte raison que les conditions inhérentes au milieu naturel dans lesquelles ils asseyaient de vivre étaient particulièrement difficiles et peu rassurantes.

Assurément, le contexte historique dans lequel ces premiers hommes étaient intégrés révèle justement qu’ils étaient des chasseurs-cueilleurs qui évoluaient, en petits groupes, régis par des liens familiaux et des relations de parenté, dans un environnement hostile et dangereux qui menaçait directement leurs vies et leur intégrité physique. Ainsi, donc, poussés par l’instinct de survie, ­ces premiers humains de la préhistoire ont opté pour une forme de liberté qui se manifestait à travers la capacité de protéger les membres les plus vulnérables, de choisir les meilleures sources de nourriture et les meilleures stratégies de chasse, et l’aptitude à décider du partage des ressources. Mais, au-delà de ces objectifs immédiats et courants, la grande finalité, pour ces premiers hommes, était d’assurer la durabilité du groupe, dans le temps, de maintenir la cohésion sociale de la communauté et de préserver le bien-être collectif.

Face donc aux enjeux et aux défis que présentaient cette situation, ces premiers hominidés ont pris conscience de la nécessité périlleuse d’instaurer des codes moraux composés de normes et de règles sociales pour encadrer et réguler les comportements et les activités des individus au sein de ces premières communautés. Dans la vie de tous les jours, cela s’est concrétisé, à travers la manière dont les différents membres de la communauté interagissaient entre eux, et à travers des conduites et des comportements exprimant le partage, la solidarité, la réciprocité, la coopération, le soutien mutuel, l’entraide. Ces principes de conduite et ces comportements étaient la traduction des valeurs morales que ces communautés humaines ont pu forger au fil du temps. Les plus emblématiques d’entre elles étaient l’altruisme, l’empathie, l’équité, la loyauté, la justice et la responsabilité, le souci de l’autre, le respect de la nature, le respect d’autrui et le respect des aînés et des ancêtres.

En réalité, ce dispositif de normes et de règles sociales renvoie, à travers les valeurs morales auxquelles il fait référence, au niveau le plus profond de l’imaginaire de ces communautés primitives. Il s’agit de leurs systèmes de croyances spirituelles et religieuses qui puisent leur matière soit dans une conception animiste du monde selon laquelle tout élément naturel, comme les animaux ou les plantes, possède une âme ou un esprit ; soit dans une conception polythéiste qui considère que le monde est gouverné par des divinités spécifiques qui régissent les différents aspects de la vie et de la nature. Cette vision cosmogonique a déterminé grandement leur compréhension et leur interprétation de la nature, de l’univers et de leur place au sein de ce dernier.

Quant à ces croyances spirituelles et religieuses, elles avaient pour fonction ou rôle, à l’intérieur des codes moraux, de renforcer les normes morales et de donner un sens aux actions individuelles ; d’autant plus que ces croyances spirituelles et religieuses attribuaient certaines actions ou comportements à la volonté des dieux ou des esprits. D’où l’existence de tabous et d’interdits qui défendaient formellement à tout membre de la communauté de commettre un quelconque acte susceptible de provoquer la colère des dieux ou la perturbation de l’ordre naturel. Tout semble, alors, être lié et interconnecté au sein de cette architecture où, précisément, liberté, valeurs morales et ces croyances spirituelles et religieuses interagissaient, s’affectaient et s’influençaient  mutuellement, dans une sorte d’organisation holiste et globale où le champ de chacune de ses composantes est clairement circonscrit.

Cela nous fait revenir à nouveau à la question de la liberté qui appelle quelques développements supplémentaires pour rendre visible la manière dont elle se présentait dans la configuration propre à ces premières sociétés. En effet, la notion de liberté signifiait, pour ces premiers êtres humains, qu’il ne pouvait y avoir de structures formelles d’un pouvoir centralisé ou de hiérarchie sociale au sein de la communauté, puisque celle-ci était, tout compte fait, structurée sur la base d’une organisation collective dont le principe fondateur était l’égalitarisme ; lequel stipulait que personne ne détenait de pouvoir ou de statut supérieur aux autres. C’est ce qui explique pourquoi le leadership, au sein de ces communautés, était souvent rotatif ou basé sur le mérite plutôt que sur l’héritage. Ainsi, à travers la pratique égalitaire, il s’avère que la communauté prenait beaucoup de soin à veiller scrupuleusement au partage équitable des ressources et des possessions et défendait, par-là même, l’accumulation des richesses ou des propriétés individuelles et la thésaurisation par certains membres aux dépens des autres.

Cette configuration mettait, donc, tous les individus sur le même pied d’égalité en leur donnant la possibilité de jouir d’une autonomie individuelle et collective à la fois et d’un pouvoir de décision au sein de la communauté. Pour celle-ci, doit-on préciser, la liberté n’était pas, à priori, pensée, pour l’individu ou en fonction de lui, mais conçue, plutôt, comme un bien commun partagé par tous les membres du groupe. Ce qui ne devait aucunement, par ailleurs, priver l’individu de la liberté, ni d’une certaine autonomie, ni même de la possibilité d’agir selon ses propres désirs et volontés et sans être excessivement contraint par les normes ou les attentes de la communauté.

Mais, cela ne devait pas, aussi, lui faire oublier l’impératif de la cohésion sociale, son devoir vis-à-vis des autres ou l’empêcher d’assumer ses responsabilités envers le groupe. Ce qui laisse inférer clairement que ce mode d’organisation sociale instaurait visiblement un certain équilibre entre le groupe et l’individu ; si bien que les décisions importantes étaient prises collectivement, certes, mais de façon consensuelle qui exprimait visiblement l’accord et le consentement du plus grand nombre.

Aussi, cela laisse-t-il supposer encore que les intérêts de la communauté étaient ce qui comptait le plus et ce qui était par-dessus tout ; et de confirmer nettement que les décisions de la communauté, comme ses actions, étaient davantage et presque toujours guidées par des valeurs communautaires que par une autorité externe ou une volonté individuelle. C’est pourquoi la responsabilité collective comptait toujours plus que les activités individualistes ; et c’est pourquoi aussi la liberté était également, et le plus souvent, du côté des valeurs communautaires, comme le partage et la coopération, que de celui de l’autonomie individuelle.

Sur un autre plan, la liberté était, dans ce même contexte historique où évoluaient les sociétés de chasseurs-cueilleurs primitifs, fortement tributaire et liée au mode de subsistance de ces communautés. Un mode de subsistance qui était, lui-même, conditionné par leur mode de vie nomade qui ne les attachaient pas à un endroit fixe ni à des établissements permanents. Ce qui, par conséquent, leur a octroyé une grande mobilité, beaucoup d’indépendance et un haut degré de liberté. Ce mode de vie se traduisait, chaque fois que leurs conditions de vie l’imposaient, par des mouvements de migration et des déplacements saisonniers, dans différentes régions et tout au long de l’année, à la recherche de nouvelles sources de nourriture pour subvenir à leurs besoins.

En somme, le mode de vie de ces sociétés primitives, par ailleurs déjà imprégnées de la culture de l’écologie, était bâti sur la logique d’une économie de subsistance qui s’interdisait de ne prélever de la nature que ce qui était strictement nécessaire pour répondre aux besoins immédiats de la communauté tels que la nourriture, l’abri et les vêtements. Ceci révèle, que cela soit dit au passage, le grand respect que ces humains de la première heure avaient pour la nature. Une nature qui revêtait indiscutablement à leurs yeux un caractère sacré ; d’où une conscience aiguë de l’interdépendance qui existe entre eux et cette nature, et la nécessité, par conséquent, de vivre en harmonie avec elle.

Sur ce socle de règles, de normes et de valeurs se sont constitués les premiers rudiments de l’organisation sociale de ces groupes, lesquelles ont contribué à établir la place et les limites du comportement acceptable de l’individu au sein du groupe ; en posant un cadre de médiation pour résoudre les conflits et maintenir l’harmonie au sein de la communauté. En parallèle, cet écosystème dotait de mécanismes et de moyens coercitifs pour dissuader ceux qui auraient la velléité de ne pas se conformer aux règles du jeu. Et en cas de violation de ces dispositions, des sanctions étaient prévues à l’encontre des contrevenants, des fauteurs et de tous ceux qui ne les respectaient pas. Ces mesures punitives pouvaient aller du châtiment corporel à l’exil, et de l’exclusion sociale au bannissement total de la communauté.

Au final et à la lumière de ce qui vient d’être exposé, il serait possible, à présent, de se faire une idée un peu plus claire sur les notions de liberté et de moralité et sur leur mode de manifestation chez les groupes humains primitifs pour qui la survie était une obsession permanente pour être la priorité des priorités. D’autant plus que dans ce contexte historique d’alors, il n’y avait ni lois ni réglementations formelles pour régir le comportement et la conduite des membres de ces communautés, mais juste des normes sommaires, des attentes sociales ; l’obligation, pour chaque individu, d’adhérer aux choix et aux protocoles communautaires et d’apporter sa contribution pour assurer la sécurité, l’harmonie et la cohésion de la communauté, dans son ensemble.

Ainsi, cette première vision de la liberté, qui valorisait l’autosuffisance et l’indépendance du groupe, donnait, par ailleurs, à l’individu la capacité de vivre une vie de relative autonomie dans le cadre des contraintes du groupe. Mais, plus généralement, les conditions de vie liées aux contraintes et menaces qui pesaient sur ces communautés primitives, ont forgé chez celles-ci un état d’esprit trop attaché à l’unité et à la solidarité grâce auxquelles elles ont pu œuvrer et agir, bien au-delà des désirs ou des intérêts individuels, pour que la communauté soit plus forte et plus résiliente face aux menaces et aux défis qui se posaient à elle.

A ce stade, et scrutés sous un autre angle, les éléments mis en exergue au cours de cette réflexion sur de liberté et de morale, peuvent aussi amener à faire voir quelques réalités qui relèvent fondamentalement de l’évidence. En effet, de nos jours, il est définitivement acquis que l’homme ne peut pas vivre sans liberté ni sans morale. Car, la première est une condition essentielle pour l’épanouissement humain, pour la dignité humaine et pour le développement personnel de l’homme. Tandis que la deuxième octroie à l’homme le moyen lui permettant de discerner le bien du mal et un cadre pour réguler ses comportements sociaux en vue de lui assurer, dans ses rapports avec ses semblables, une coexistence harmonieuse, fondée sur la coopération et la confiance mutuelle au sein de la société.

Cela devrait, en principe, suffire pour balayer d’un revers de main toutes les polémiques et les controverses contreproductives et inutiles sur les notions de liberté et de morale et sur leur nécessité ou non pour l’homme qui continuent de peser et d’envenimer le débat. Car, étant donné que l’homme a besoin autant de la liberté comme de la morale, la seule question qui a du sens par rapport à ce qui continue de faire véritablement problème est celle de savoir comment inventer et créer, à partir d’une vision et un discours renouvelés, les conditions propices à une véritable réconciliation entre ces deux notions dont on ne cesse d’affirmer, ici et là et sans toutefois pouvoir le démontrer réellement, qu’elles sont incompatibles et irréconciliables. D’autre part, voir comment réinventer le rapport d’opposition, qui caractérise à priori et habituellement la relation entre la communauté et l’individu, sur la base d’une compréhension et d’une interprétation nouvelles pour apaiser et pacifier la tension propre à la nature de ce rapport.

Dans le même ordre d’idées, il y a lieu de souligner que l’appellation ‘’les communautés primitives’’ est, en réalité, une formule générique sous laquelle on a rangé ces groupes humains ou ces sociétés dites primitives car, appartenant à la même ère historique et en ayant des caractéristiques communes ; mais qui présentent, par ailleurs, des différences et des spécificités propres à chacune d’entre elles. Les sociétés des chasseurs-cueilleurs, les sociétés agraires ou encore les sociétés pastorales constituent des exemples de ces différences qui les séparent. Peut-être, l’enseignement à méditer sur l’expérience humaine que nous rapporte l’histoire est que rien ne doit autoriser, sous quelque raison que ce soit, de gommer ou d’occulter la diversité de notre monde et les différences par lesquelles se distinguent les hommes et les cultures, partout dans ce monde.

Mais, au-delà de cette diversité et de cette variété sur les plans culturel, géographique et environnemental, les sociétés primitives partageaient entre elles des valeurs qui, en transcendant les différences exclusives à chacune d’elles, se sont érigées au rang de l’universalité. Cette universalité transparaissait à travers le fait que ces communautés, différentes les unes des autres, faisaient valoir, par ailleurs, les mêmes valeurs morales face aux aléas et à l’adversité liés à leurs situations respectives. Et le fait d’avoir pu préserver la survie de leurs membres, la cohésion sociale et le bien-être de leurs communautés, montre combien cela a largement dépendu des valeurs qu’ils ont fait leurs. Cette communauté de valeurs dans les premières sociétés, révèle, par-dessus les différences, la dimension universelle de l’homme que l’histoire n’a cessé de réaffirmer le long de l’évolution de l’humanité.

*Universitaire et Analyste Politique