ALGER A-T-ELLE AIDÉ LA FRANCE À ÉLIMINER SON « PROTÉGÉ » ABDELMALEK DROUKDEL, CHEF D’AQMI? RÉVÉLATIONS CHOC SUR L’ENTRETIEN TÉLÉPHONIQUE ENTRE MACRON ET TEBBOUNE

La ficelle était trop grosse pour passer inaperçue. « Tebboune-Macron: «l’explication a eu lieu» », fanfaronnait le 3 juin le très indépendant confrère «TSA» (Tout sur l’Algérie), qui croyait savoir que l’entretien téléphonique que le président français, Emmanuel Macron, a eu le 2 juin avec son homologue algérien, Abdelmajid Tebboune, portait sur la diffusion dernièrement par des chaînes de télévision françaises de deux reportages sur le « Hirak » algérien, à l’origine du rappel spectaculaire par Alger de son ambassadeur à Paris.

Une semaine après, il s’est avéré que les éléments de langage soufflés à notre confrère algérien étaient tout sauf véridiques. En vérité, le président français a évoqué avec son homologue algérien les détails de l’opération commando qui allait être menée vendredi 5 juin 2020, à quelques encablures de la frontière algérienne avec le Mali (60 km à l’est de Tissalit), par l’armée française contre Abdelmalek Droukdel, chef d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), resté longtemps « protégé » des services algériens. 

Une vérité que vient corroborer le mystérieux silence observé par les médias algériens officiels sur la mort de l’ex-chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI, branche maghrébine d’Al-Qaïda). 

« Rien, pas même un message laconique », constate un ministre sahélien très surpris du silence d’Alger. «Un silence sûrement très diplomatique: «On ne peut pas demander au président Tebboune de se féliciter d’une opération militaire française », ironise un autre officiel de la sous-région, cité par RFI.

D’après la même source, Alger est peut-être même allée plus loin. « Selon plusieurs observateurs, c’est en effet une coopération triangulaire: Algérie, France, États-Unis, qui pourrait être à l’origine de l’opération. Une source sécuritaire assure même que ce sont les forces spéciales algériennes de Bordj Mokhtar à la frontière, qui aurait surveillé le convoi du chef terroriste puis informé la CIA basée à Tamanrasset, avant de passer le relais à la force française Barkhane »!!

Il ne fait ainsi aucun doute qu’Alger a joué un rôle clef dans l’élimination d’Abdelmalek Droukdel.

Que s’est-il alors passé pour qu’Alger laisse tomber son « protégé », ou pour être précis son instrument de chantage qu’elle a laissé courir et sévir depuis 2007 dans «le Triangle des Bermudes», formé par les groupes jihadistes à la frontière commune entre l’Algérie, le Mali et le Niger?

« Les changements à la tête de l’état-major des armées et à la direction du renseignement en Algérie auraient fait perdre à Abdelmalek Droukdel une forme de protection ces derniers mois », suppute RFI, rien que ça.

Quid alors de la contrepartie consentie à Alger pour se priver de l’un de ses principaux soutiens dans le long processus de déstabilisation de la région sahélo-saharienne.

Aux dernières nouvelles, TSA (encore lui!) nous apprend que le président Tebboune a reçu hier lundi 8 juin l’ambassadeur des États-Unis à Alger, ajoutant que « les deux parties ont passé en revue les relations bilatérales ainsi que la situation en Libye et dans la région ».

Une autre couleuvre difficile à avaler, autant que l’a été la supposée « explication » que M. Tebboune n’a pas eue avec son homologue français, Emmanuel Macron, au sujet des reportages sur le « Hirak » du peuple algérien.

Pauvre peuple algérien…