RETOUR SUR LE TWEET « RETENTISSANT » D’HÉLÈNE LE GAL, AMBASSADRICE DE FRANCE À RABAT

S/t. Une question de « ton » et de « forme »  !!

Les médias et les réseaux sociaux ont été « secoués » par un tweet, « strident », de l’ambassadrice de France, suite à un  échange, en visioconférence, avec Chakib Benmoussa, président de la Commission Spéciale sur le Modèle de Développement.

Nous rappelons ce tweet en mettant en lettres capitales, les mots considérés comme polémiques: « JE remercie Chakib Benmoussa, Président de la @CsmdMaroc et @AmbaMarocFrance pour M’AVOIR PRÉSENTÉ ce matin un POINT D’ ETAPE de la @csmdMaroc: de très belles perspectives pour le nouveau pacte économique »

L’usage de la «première personne»  et l’entretien qualifié comme une «présentation d’un point d’étape»…ont  irrité plusieurs commentateurs et analystes.

Certains ont déploré une formulation qui a évacué la dimension d’ «échange» ou de «partage», donnant l’illusion d’une conversation «hiérarchisée».

D’autres réactions excessives ont parlé de «protectorat» ou carrément prêté à la diplomate le statut de « résidente générale » ( ??!!).

Beaucoup ont surenchéri dans l’indignation  et Al Adl Wal Ihssane s’est nettement démarquée. Un de ses leaders a parlé d’ »humiliation de  l’ensemble du peuple marocain » et s’est interrogé sur les sens de « souveraineté et indépendance ».

S/t.  Les précisions du président de la CSMD

Chakib Benmoussa a souligné que les travaux de la Commission sont menés par des Marocains, avec les Marocains et pour les Marocains.

Il a précisé que cette démarche originale du Maroc d’identifier son propre modèle de développement -grâce à ses potentialités et à la participation de  toutes ses forces vives – a provoqué l’intérêt des pays amis.

Avec l’ambassadrice de France,  ce fut  un « échange » à sa demande (ni point d’étape! ni présentation!).
L’ échange avec elle n’a pas été « exclusif ». Il a été précédé par des échanges similaires avec les ambassadeurs des USA et de Grande Bretagne. Et par ailleurs… la France reste un partenaire historique majeur du Maroc dans plusieurs secteurs.

Puisque la réflexion porte sur le modèle de développement d’un pays ouvert sur son environnement international… l’échange avec les partenaires économiques importants semble évident.

« Les relations Maroc-France, Afrique-Europe post-Covid, les conséquences de cette crise et les défis qu’elle pose; l’approche participative inédite de la CSMD » ont constitué les thèmes des échanges.

Un délai additionnel a été accordé par Sa Majesté le Roi en vue de permettre à la Commission « d’approfondir les différents volets du modèle de développement projeté et d’intégrer dans ses travaux les implications et transformations engendrées par la pandémie de la Covid-19, ainsi que les enseignements qu’il convient d’en tirer à moyen et long termes aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale ».

Les travaux de la CSMD seront  soumis à l’appréciation du Souverain au plus tard début janvier 2021.

S/t. Modèle de développement pour un pays dont l’économie est intégrée dans l’économie mondiale!

Faut-il rappeler que depuis les années 80 le Maroc a opté pour une politique d’ouverture économique et financière?

Le Maroc n’est ni ce « pays voisin »… même pas membre  de l’Organisation Mondiale du Commerce (une anomalie, en compagnie avec les Bahamas et Timor oriental) ni la Corée du Nord !!

L’ économie marocaine est intégrée dans la mondialisation. Le Maroc est lié par plusieurs traités de libre-échange avec de nombreux partenaires: Union Européenne, Etats-Unis, pays arabes et africains,…

Par exemple, la France  reste pour le Maroc un partenaire économique de premier rang pour les investissements directs étrangers (IDE)… pour les transferts financiers des Marocains résidant à l’étranger… pour les arrivées touristiques. Elle fait face à une forte concurrence de la part de l’Espagne même si sa position commerciale est historiquement forte.

Il est clair que cette réflexion menée par la CSMD aboutira probablement à des réformes majeures et à des mises à niveau conséquentes.

Toute cette dynamique suscite la curiosité et intéresse les partenaires économiques et financiers avec qui nous sommes dans le « doing business » et dont les indicateurs sont suivis de près par la Banque Mondiale.

La CSMD soumettra probablement des propositions pour réajuster ou dynamiser le fonctionnement de notre économie… les nouvelles technologies, la  politique de redistribution, l’emploi, la fiscalité, l’aménagement du territoire,… la mise à niveau des secteurs sociaux (éducation, santé, habitat,…) … l’amélioration du climat des affaires et des investissements… le réexamen des procédures du commerce extérieur,…etc.

Des reformes qui impacteront notre gouvernance économique… ce qui intéresse forcément les partenaires, parfois nos alliés stratégiques.

Bien sûr, tout cela dans le cadre bien compris de la liberté de nos choix et conformément aux particularités de notre potentiel humain, matériel et selon nos réels besoins, afin de mettre en  œuvre une nouvelle génération de réformes efficientes.

Le tweet d’Hélène Le Gal figure toujours sur le site de l’ambassade… parce que, peut-être, malgré son ton et sa forme, il comporte aussi une formule intéressante qu’il faut rappeler : « Très belles perspectives » !!