COUP DUR PORTÉ PAR L’ARMÉE FRANÇAISE À ALGER ET AU POLISARIO, APRÈS LE MEURTRE DU CHEF D’AQMI ABDELMALEK DROUKDEL ET LA CAPTURE D’UN «CADRE IMPORTANT» DE «L’ÉTAT ISLAMIQUE AU GRAND SAHARA»

L’annonce vendredi 5 juin 2020 de la mort du chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), l’Algérien Abdelmalek Droukdel, dans le cadre de l’opération militaire française « Barkhane », a passé au second plan une autre victoire non moins retentissante: la capture d’un « haut cadre » de « l’État islamique au Grand Sahara », dont le dirigeant n’est autre qu’un ancien membre de «l’armée populaire de libération sahraouie» (APLS), Adnane Abou Walid al-Sahraoui. 

La ministre française des Armées Florence Parly qui a tweeté hier soir ce double coup dur porté à AQMI, produit pur jus du renseignement militaire algérien, et à « l’État islamique au Grand Sahara » (EIGS), n’a toutefois pas révélé l’identité du «cadre important» de l’EIGS, lequel est considéré comme »la principale menace jihadiste au Sahel ».

L’impasse faite par la ministre française des Armées sur l’identité du «cadre important» de « l’État islamique au Grand Sahara » lié au polisario, capturé vivant par les soldats de l’opération « Barkhane », n’est pas un fait anodin quand on réalise l’extrême sensibilité et l’importance stratégique des informations que ce proche collaborateur d’Adnane Abou Walid al-Sahraoui détient sur le fonctionnement de l’EIGS mais aussi et surtout ses accointances avec le mouvement séparatiste du polisario, et le renseignement militaire algérien en particulier,  dont le soutien financier et logistique aux groupes jihadistes s’activant dans la région sahélo-saharienne n’est plus à démontrer.

Ce n’est un secret pour personne que le renseignement militaire algérien entretenait des liens étroits avec l’ex-chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), devenu en 2007 Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdel; avec l’émir du groupe «Al Mourabitoune», Mokhtar Belmokhtar (fils d’Annaba, alias « le Borgne »); le chef du groupe Ansar Eddine, Lyad Ag Ghali, originaire de la région du Houggar, extrême sud algérien, ou encore Adnane Abou Walid al-Sahraoui, ex-membre de «l’armée du polisario».

Pour s’en apercevoir, il n’est qu’à constater que les émirs de ces groupes jihadistes s’activaient librement et sans s’inquiéter outre mesure à la frontière commune entre l’Algérie et le Mali, malgré les notes d’alerte, les avis de recherche et les mises à prix lancés par les États-Unis, ou encore les services européens.

Plus important que la mort d’Abdelmalek Droukdel, est donc la capture vivant du « cadre important » de « l’État islamique au Grand Sahara », antenne sahélo-saharienne de Daech, laquelle a démonétisé Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) dans cette région sahélo-saharienne devenue du fait du jeu trouble des services algériens, une réelle menace non seulement pour l’Afrique subsaharienne, ou encore l’Afrique du Nord, mais pour tout le pourtour méditerranéen.