Le Général d’armée américain, Michael Langley, entame aujourd’hui à Rabat sa troisième visite officielle au Maroc, depuis sa nomination à la tête du Commandement américain pour l’Afrique (AFRICOM).
Il y a lieu de souligner que la première visite au Maroc du général quatre Etoiles a eu lieu seulement deux mois (17 et 18 octobre 2022) après sa nomination à la tête du Commandement américain pour l’Afrique. Est-ce un hasard si le Maroc a eu la primeur du déplacement du plus haut gradé de l’armée d’élite US axé sur l’Afrique ?
Passons encore sur cette deuxième visite du Général des Marines le 15 juin 2023 à Cap Draâ, pour assister à la clôture de la 19 édition de l’African Lion, le plus large et plus important exercice militaire annuel jamais organisé en Afrique.
Hier mardi 20 février 2024, le patron de l’AFRICOM a remis le cap sur le Maroc pour aborder avec ses homologues marocains des questions de sécurité d’intérêt commun et explorer de nouveaux domaines de coopération militaire », a annoncé l’ambassade US à Rabat, sans plus amples détails.
Cela fait en moyenne un déplacement par an au Maroc pour le patron de l’AFRICOM, basé à Stuttgart, en Allemagne. Ce qui n’est pas beaucoup mais assez pour ne pas s’interroger sur les motivations de ce va-et-vient du Général Langley entre l’Allemagne, QG de l’AFRICOM, et le Maroc, « potentiel » candidat pour accueillir ce commandement chargé de la coordination de toutes les opérations militaires US en Afrique.
Si, côté officiel, on maintient encore le secret sur cet éventuel transfert du QG de l’AFRICOM vers le Maroc, des voix, et des pas moindres, s’étaient élevées il y a environ une année (16 mars 2023) au sein de la Commission des Forces Armées au Sénat US, pour le revendiquer haut et fort. C’est le cas du Sénateur républicain, Dan Sullivan, qui, à la faveur d’une audition du Général Langley, avait affirmé que le Maroc serait « un excellent candidat pour abriter le QG de l’AFRICOM ». « C’est l’un de nos plus anciens alliés, je pense qu’il est temps que le quartier général de l’AFRICOM soit transféré quelque part… Pourquoi pas au Maroc qui serait un bon candidat? », s’était-il interrogé.
Le ballet militaire américain au Maroc est tout sauf le fruit du hasard. Il intervient alors que l’Afrique, dont le Royaume est de facto la porte d’entrée principale, est au centre d’enjeux géopolitiques majeurs.