Suite à l’élection de l’Ambassadeur Représentant Permanent du Royaume du Maroc auprès des Nations Unies à Genève, M. Omar Zniber, en tant que président du Conseil des droits de l’homme, le mercredi 10 janvier 2024, « Le Médiateur pour la Démocratie et les Droits de l’Homme » tient à saluer cette étape importante compte tenu de l’ampleur des énormes responsabilités assumées par le président du Conseil, notamment dans un contexte international où les risques de violations graves des droits de l’Homme augmentent dans plusieurs régions du monde, en particulier en ce qui concerne le génocide et les crimes de guerre commis par les forces d’occupation israéliennes contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza et en Cisjordanie.
Dans un communiqué de presse rendu public aujourd’hui, et dont copie est parvenue à lecollimateur.ma, le Médiateur note que la prise par le Maroc de la responsabilité de la présidence du Conseil des droits de l’Homme durant cette année (janvier-décembre 2024), devrait être une opportunité pour une série de décisions et de mesures audacieuses visant à renforcer la protection des droits de l’Homme et à les promouvoir dans notre pays. Ces mesures peuvent concerner l’accomplissement de l’harmonisation des lois nationales aux exigences des pratiques conventionnelles du Maroc ou encore au niveau des politiques publiques et de la gouvernance des institutions chargées des droits de l’Homme.
« Le Médiateur » tient également à affirmer que l’occasion de la prise par le Maroc de cette nouvelle responsabilité internationale devrait également être une opportunité pour rattraper certains dysfonctionnements et redresser la trajectoire de l’engagement de notre pays dans le système international des droits de l’Homme. Il s’agit notamment de rattraper le retard relatif à la soumission de certains rapports périodiques nationaux ainsi que la réaction tardive à la liste des questions lorsqu’il s’agit d’adopter une procédure simplifiée, et de prendre en compte les observations finales et les recommandations des organes des traités et faciliter les visites dans le cadre des procédures spéciales (rapporteurs spéciaux).
« Le Médiateur » appelle aussi à revoir le cadre réglementaire de la Délégation Interministérielle des droits de l’Homme (DIDH) et d’établir un nouveau plan national dans le domaine de la démocratie et des droits de l’Homme complet, réaliste et conforme aux normes internationales pertinentes.
« Le Médiateur » considère que cette année, celle de la présidence du Maroc au Conseil des droits de l’Homme, devrait être une année de promotion et de protection des droits de l’Homme, de soutien au droit à la liberté de réunion pacifique et de création d’associations, et de lever toutes les formes de pression par rapport à leur travail. Il devrait également être une année d’espoir pour une ouverture sur le plan politique et des droits de l’Homme et d’un règlement sage de certains dossiers en suspens. À cet égard, « Le Médiateur » estime qu’une amnistie générale pour tous les détenus liés au mouvement du Rif, ainsi que pour les journalistes et les blogueurs, condamnés et poursuivis, renforcerait l’immunité nationale et le front intérieur, pour la confiance et l’espoir en l’avenir, et donnerait une impulsion puissante à la consolidation de la pratique démocratique et au soutien des efforts de développement, qui ne peuvent s’épanouir que dans le climat de la liberté et de la primauté de la loi.
« Le Médiateur » tient à souhaiter que l’année 2024, avec la présidence du Maroc du Conseil des droits de l’Homme, soit une occasion pour convoquer l’organisation de la conférence de Vienne 31+ pour un dialogue international sur les outputs de la conférence de 1993. Cette conférence a été organisée par les Nations Unies sur les droits de l’Homme et a abouti à « la déclaration et au plan d’action de Vienne », en particulier compte tenu de la nécessité actuelle d’examiner les menaces et les risques qui pèsent sur les droits de l’homme à plusieurs niveaux.