Abdelkader, toi qui étais un bon communicant, comment as-tu pu nous quitter sur la pointe des pieds, dans la paix de cette nuit de lundi à mardi (13-14 novembre), rejoindre les étoiles dont tu étais proche par ta hauteur de vue et loin par ta condition, la nôtre aussi, d’éphémère, de passager dans ce bas-monde?
Tu me pardonneras, très Cher Abdelkader, de ne pouvoir assister à tes funérailles, il m’est particulièrement difficile de te faire mes adieux. J’ose à peine imaginer ton départ, toi qui étais toujours là où le devoir et l’amitié t’appelaient, toujours avenant avec les autres, jamais sans ton sourire radieux, répondant autour de toi joie et foi en l’avenir.
Avec toi, j’ai partagé la passion du livre, notre ultime rempart contre cette belle époque de rien. Notre digue contre la vanité, la futilité, l’ignorance et la bêtise endémique.
Tu t’es battu jusqu’au dernier souffle pour entretenir cette flamme. « Le livre ne mourra jamais », m’avais-tu dit, dans ta dernière interview à le collimateur.ma, publiée le 16 février 2023. « Honnêtement, le livre ne mourra jamais. Cela fait 6 siècles que Gutenberg existe. La magie du livre, c’est de le toucher, le humer, le sentir… On ne sera jamais fatigué de le faire ».
Le livre est aujourd’hui orphelin, survivra-t-il à ton départ? J’ose encore le croire, croire qu’il est toujours possible de créer l’espoir au bord du gouffre. « Allumer des bougies au lieu de maudire l’obscurité ». Nous n’avons en tout cas pas d’autre recours face à tant de laideurs, de méchancetés et d’inhumanité.
Dors en paix, Cher Abdelkader!
Le combat, le tien, le nôtre, continue.