La 7ème édition de la Rentrée littéraire sera lancée ce jeudi 16 février 2023 à la Bibliothèque Nationale du Royaume du Maroc, à Rabat, en présence du Ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, du président du Conseil de la communauté marocaine à l’étranger, Driss El Yazami, et du président de l’Union professionnelle des éditeurs du Maroc, Abdelkader Retnani. A cette occasion, le collimateur. ma a interrogé le patron des éditeurs au Maroc sur les enjeux de cette 7ème édition. Entretien.
Lecollimateur.ma: En quoi cette 7ème Rentrée littéraire sera-t-elle différente des autres?
Abdelkader Retnani: On a quitté Casablanca après 6 éditions qui ont été un succès total. Nous avons décidé de faire une promenade à travers le Royaume et nous avons commencé par Rabat. Nous avons voulu honorer notre capitale qui est aussi la Capitale Africaine de la Culture jusqu’en avril 2023.
Le ministre de la Culture, M. Mehdi Bensaïd, et le président de la Communauté marocaine à l’étranger, Driss Elyazami, vont nous honorer de leur présence cet après-midi.
Pas moins de 200 écrivains, éditeurs et libraires seront honorés lors de cette édition, sans oublier évidemment les journalistes qui nous accompagnent.
Avons-nous suffisamment de productions pour pouvoir parler de « rentrée littéraire »?
Nous avons plus de 300 nouveaux titres en arabe, amazigh, français et en anglais. C’est une grande fête que nous lançons à Rabat et la fête se poursuivra à travers toutes les librairies nationales.
Y a-t-il réellement une place au livre au Maroc?
Honnêtement, le livre ne mourra jamais. Cela fait 6 siècles que Gutenberg existe. La magie du livre, c’est de le toucher, le humer, le sentir… On ne sera jamais fatigué de le faire.
Le numérique avance certes, mais il sera toujours complémentaire du papier.
Vous conviendrait qu’il y a une désaffection pour le livre. Cela n’est-il pas dû (aussi) à la qualité de notre production littéraire?
La production s’améliore. Quand nous sommes dans un salon africain, et moi j’en fais plusieurs, le livre marocain sort du rang. Quand nous sommes dans un salon international, à l’instar de celui de Francfort, la qualité des ouvrages marocains est honorable. Nous sommes le seul pays en Afrique qui honore ses livres, ses écrivains et ses éditeurs. Nous allons continuer de résister…
Nous avons simplement besoin que les institutionnels s’intéressent « plus » au livre. Abstraction faite de l’Académie du Royaume, il n’y a pas une seule institution publique qui a une bibliothèque contenant des livres marocains. On ne parle pas ici des institutions financières qui ne s’intéressent pas non plus au livre marocain…
Il faut que le secteur public accompagne notre secteur non par des paroles mais par des actes. Et le jour où un journaliste viendra me dire qu’il y a des bibliothèques dans les institutions, on aura gagné le pari.
Propos recueillis par M’Hamed Hamrouch