Nous savions comment, d’une vaste zone aride, le Sud marocain est devenu un immense potager. Nous savions comment, d’un infini tapis de sable et de steppe, nos chères provinces du Sud sont devenues des villes semi-européennes.
48 ans après, on réalise, nos sans fierté, que la Marche VERTE a bien porté son nom et… ses fruits. Est-ce un hasard si le Sud marocain est aujourd’hui le grenier de l’Afrique de l’Ouest, plus encore le Sahel, mais aussi l’Europe, voire au-delà.
Or voilà, une nouvelle réalité est en train de prendre forme dans les eaux du Sud marocain. La vocation Atlantique de nos provinces sahariennes est revenue comme un leitmotiv dans le discours du 48ème anniversaire de la Marche verte, prononcé hier lundi 6 novembre par le Roi Mohammed VI.
En chiffres, nous avons recensé 15 références à l’Atlantique: Versant Atlantique, façade Atlantique (2 fois), littoral Atlantique, économie bleue, tourisme atlantique, tourisme balnéaire et saharien, bande Atlantique, Etats Atlantiques…
Cette itération n’est évidemment pas fortuite, elle excipe d’une ambition royale de portée africaine: faire de la façade atlantique du Sahara marocain « un espace géopolitique » d’envergure continentale, voire intercontinentale. « Si, par sa façade méditerranéenne, le Maroc est solidement arrimé à l’Europe, son versant atlantique lui ouvre, quant à lui, un accès complet sur l’Afrique et une fenêtre sur l’espace américain », a en effet souligné le Souverain.
La Marche bleue de Mohammed VI
Mohammed VI a donc fixé le cap d’une ambition qui, à terme, changera complètement la donne géopolitique en Afrique de l’Ouest, y inclus les pays du Sahel n’ayant pas un accès à l’Atlantique. L’initiative des pays africains riverains de l’Atlantique, appelé Processus des États africains atlantiques (PEAA) », est portée par le Maroc depuis 2009. Un groupement qui a vocation à devenir une sorte d’Alliance africaine de l’Atlantique, regroupant pas moins de 22 nations.
« Pour cela, en menant à bonne fin les projets d’envergure qui y sont lancés, nous veillons à doter nos Provinces du Sud des services et des infrastructures indispensables à leur développement économique », a assuré le Souverain. Constitution d’une flotte nationale de marine marchande, investissement dans les filières de pêche, promotion du tourisme atlantique, dessalement d’eaux de mer, prospection poussée de ressources naturelles offshore… Autant d’annonces qui promettent de transformer la façade Atlantique du Sud marocain en pôle d’intégration économique africaine, ouvert à la fois sur l’Amérique et l’Europe, comme en témoigne ce projet à haute valeur géoéconomique et géopolitique: le Gazoduc Maroc-Nigeria.
