Attentat d’Es-Smara: le communiqué fumeux du « polisario » (décryptage)

Dans un communiqué diffusé hier dimanche à 18h42 par « l’agence de presse sahraouie », le « polisario » a revendiqué l’attaque survenue dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville d’Es-Smara, faisant un mort et deux blessés graves.

En lisant attentivement ce communiqué, on a vite l’impression de déjà-vu. En effet, depuis l’intervention des Forces armées royales vendredi 13 novembre 2020 à El Guergarat, la milice séparatiste s’est (excusez du peu!) fendue de 900 « communiqués de guerre » dans lesquels elle ressasse la même phraséologie pétaradante. Bombardement par-ci, pilonnage par-là, canonnade ailleurs. Le but de ce matraquage médiatique quotidien était de faire accréditer la thèse de l’existence d’une « guerre au Sahara occidental », en vain. Cette thèse a été balayée d’un revers de manche par le SG de l’ONU et par le Conseil de sécurité qui va voter, aujourd’hui, une nouvelle résolution sur la question du Sahara.

Le « 901ème communiqué de guerre » n’apporte ainsi rien de nouveau par rapport à ce qui a été rabâché depuis maintenant trois ans, jour pour jour.

Ce qu’il s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche (28-29 octobre) est tout sauf un fait banal. La cible visée par les « tirs de projectiles » n’est pas des « tranchées ennemies », comme la propagande séparatiste a coutume d’ânonner. L’attaque a touché quatre zones d’impact dans trois quartiers de la ville d’Es-Smara, tuant un jeune marocain résidant en France et blessant deux autres grièvement.

Fait curieux, aussitôt après la diffusion dudit « 901ème communiqué de guerre », un site séparatiste diffusant depuis Madrid, Ecsahraoui.com pour ne pas le nommer, s’est fourvoyé en disant une chose et son contraire. « L’armée sahraouie n’a mené aucune attaque contre la ville occupée de Smara mais elle a bombardé plusieurs points de ce vaste secteur, selon un communiqué publié il y a quelques minutes par la défense sahraouie », s’est-il embrouillé.

Cafouillage? Ou volonté délibérée de brouiller les pistes annoncée hier dimanche par le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune?

Si la piste terroriste de l’attaque contre Es-Smara est certaine, il reste à en déterminer l’origine. Les projectiles proviennent-ils de l’autre bout du dispositif de défense marocain, ou ont-ils été tirés depuis le sol mauritanien? Les « séparatistes de l »intérieur » entraînés au maniement des armes chaque été à Boumerdes, en Algérie, sont-ils derrière cette attaque? Peuvent-ils introduire des armes de guerre à l’intérieur des provinces sahariennes marocaines?

Autant de zones d’ombre sont donc à élucider.

Une chose reste toutefois sûre: la riposte marocaine doit être à la hauteur de cet acte dangereux.