« Les Vérités tues deviennent vénéneuses » (Friedrich Nietzsche)
Par M’Hamed HAMROUCH
Que se cache-t-il derrière cette interminable procession de cercueils à Gaza, qui, à sa bouleversante image d’enfer à ciel ouvert ajoute désormais celle, insupportable, d’infini cimetière pour enfants, femmes et vieillards? Cet horrible défilé de linceuls blancs tachés de sang; ces corps déchiquetés et ces médecins impuissants; ces minarets en ruines; ces hôpitaux éventrés; ces rivières de sang faisant leur lit à travers les éboulis visqueux de pierres et de chair humaine ?
Que se cache-t-il, encore, derrière le dégueulis des « infos » crachées à longueur de journée par « Al Jazeera » et assimilés sur les horreurs sans nom commises par Tsahal et les salves de roquettes tirées par les Brigades al-Qassam (Hamas), les Brigades al-Qods (Jihad islamique) et, depuis la frontière libanaise avec Israël, par le mouvement chiite du Hezbollah?
Que se cache-t-il, encore et encore, derrière cette « humanité » à géométrie variable revendiquée par les hérauts de la politique politic(h)ienne? Cette politique du double standard de cet Occident qui veut bien ouvrir un oeil sur les projectiles tirés sur les colonies israéliennes et fermer l’autre sur les bombes au phosphore blanc qui s’abattent sur des Palestiniens sans défense?
Que se cache-t-il, encore et toujours, derrière les cris d’orfraie de ces faux naïfs de « l’intelligentsia arabe » qui écument les chaînes satellitaires pour annoncer, tambours battants, une prétendue « victoire » du Hamas contre Israël?
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De cette épaisse et noire fumée qui se dégage de Gaza la meurtrie, perce une vérité sur laquelle il ne faut nullement faire l’impasse. Netanyahu et le Hamas sont co-responsables de cette tragédie.
Ne nous trompons pas de cause: le Hamas est en train de servir l’agenda exécrable de l’occupant israélien. « Quiconque veut contrecarrer la création d’un Etat palestinien doit soutenir le renforcement du Hamas et lui transférer de l’argent. Cela fait partie de notre stratégie », avait certifié Netanyahu, lors d’une réunion du Likoud en 2019.
Netanyahu a besoin du Hamas à Gaza pour convaincre la société israélienne et la communauté internationale qu’il n’y avait pas de partenaire pour la paix, que la société palestinienne était elle-même fracturée entre, d’une part, le Hamas, et d’autre part, le Fatah, dont est issu le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, l’autre victime collatérale de cette guerre de Gaza.
Depuis l’offensive du Hamas dans la bande de Gaza opérée entre le 12 et le 14 juin 2007 contre les attributs du pouvoir présidentiel de Mahmoud Abbas et plus généralement contre les forces du Fatah palestinien, quatre guerres sont passées par là: en 2008, 2012, 2014 et en 2019.
Autant dire une aubaine pour le va-t-en-guerre Netanyhau qui veut se positionner en « sauveur » du peuple israélien contre les « terroristes » du Hamas, soutenu militairement par l’Iran et financé par le Qatar.
L’entrée en jeu du vipérin Ayatollah Ali Khamenei, stratège de guerres « proxy » au Liban, Irak, Syrie, Yémen, et j’en oublie, ne sert nullement la cause palestinienne. Il faut vraiment être un enfant de choeur pour croire que l’Occident acceptera l’avènement d’un Etat palestinien frontalier d’Israël, avec au pouvoir un Hamas inféodé à l’agenda des Mollahs d’Iran.