D’après des bruits de couloir médiatiques, le chef d’état-major de l’armée algérienne, l’auto-proclamé « général d’armée », Saïd Chengriha, serait en train de masser ses troupes au niveau de Hammaguir, 120 km au sud-ouest de Béchar, près de Figuig. « Le haut commandement de l’Armée algérienne aurait minutieusement planifié ce déploiement et présenté un plan d’action prévoyant un risque élevé de conflit avec le voisin marocain à partir du mois de septembre prochain », indique notre confrère « Maghreb Intelligence ».
Ces bruits, dont la véracité reste à prouver, appelle quelques remarques. D’abord, ce n’est pas la première fois que Saïd Chengriha projette ses troupes à Béchar, où il multiplie ses fameuses démonstrations de « fArce » depuis qu’il était commandant de la région militaire III, à Tindouf (2004 à 2018) ou encore Commandant des Forces terrestres (2018 à 2020). En 2016, à la faveur d’un show militaire à Tindouf, il avait même qualifié le Maroc d’ »ennemi classique » de l’Algérie et du faux « peuple sahraoui »!!!
Cela fait presque vingt ans qu’il gesticule donc après le Maroc, sans jamais oser se frotter aux Forces armées royales. Il doit garder à l’esprit sa mémorable déroute avec son bataillon lors de la Bataille d’Amgala en 1976, quand il a été capturé par des soldats des Forces armées royales. Après cette humiliation, pour ne pas parler de la cuisante raclée de 1963 (Guerre des sables), la momie Chengriha doit réfléchir à deux fois avant de se hasarder à la moindre aventure. Au cas inverse, il aurait mis en danger toute la manne gazo-pétrolière de son pays (67% des recettes de l’Algérie), laquelle est à la portée de l’aviation et de l’artillerie royales marocaines.
Militairement, les stratèges de guerre en conviendraient, l’équilibre de terreur est à l’avantage des Forces armées royales, qui sont mieux entraînées et équipées de moyens technologiques bien plus sophistiquées que le matériel de guerre acquis auprès de la Russie, et dont l’efficacité a été mise à rude épreuve sur le théâtre ukrainien.
Agiter l’épouvantail de guerre relève plutôt de la surenchère creuse, destinée plus à la consommation médiatique interne qu’à autre chose. La question dépasse d’ailleurs de loin les « prérogatives » de l’establishment militaro-politique algérien; « la guerre ! C’est une chose trop grave pour la confier à des militaires », pour reprendre une formule consacrée de Georges Clémenceau.
En effet, les grandes puissances internationales, à leur tête les USA, n’accepteront jamais une guerre entre le Maroc et l’Algérie, ils savent pertinemment que cette éventualité serait désastreuse non seulement pour le Maghreb, ventre mou d’une région minée par les groupes terroristes, sans doute ses implications atteindront jusque les rivages de la rive nord de la Méditerranée.
En rupture de ban avec son peuple et la communauté internationale, le régime algérien ossifié n’a pas d’autre alternative que la surenchère sonore, de surcroît ridicule, pour tenter de détourner l’attention de ses échecs économiques et politiques retentissants.