Par Marco Baratto*
Depuis plusieurs mois, le Royaume du Maroc est au centre d’une campagne médiatique sans précédent. Certes, par le passé, les thèses des formations séparatistes ont trouvé un écho en Europe, mais depuis quelques mois, on assiste à un retour de bâton sans précédent. Si l’on essaie d’aligner tous les derniers coups portés contre le Maroc, on constate la montée progressive des différentes accusations. Le Parlement européen a adopté des résolutions sans précédent, la question du programme « Pegasus » est revenue sur le devant de la scène, le silence sur la vente présumée de drones aux pays limitrophes du Royaume et, enfin, l’émission « France 24 », qui dans sa version destinée au public hispanophone, a repris les accusations contre le Maroc d’exploiter les ressources des provinces du Sud. Tout cela en reprenant, dans ce reportage, les positions des forces séparatistes.
Toutes ces accusations pourraient être simplement démontées, mais ce n’est pas le lieu de le faire. Il est nécessaire de rassembler toutes ces accusations et d’essayer de comprendre la raison de ces événements. À mon avis, il ne s’agit pas d’événements aléatoires, ils ont commencé à se multiplier en même temps que la guerre entre la Russie et l’Ukraine, identifiant le Maroc comme un adversaire potentiel pour l’escalade du conflit. Dans tout cela, il y a une grande responsabilité de la part de l’Europe qui, tout en interdisant les hydrocarbures en provenance de Russie, est devenue dépendante d’autres nations souvent alliées à la Russie elle-même. La capacité économique accrue de ces nations leur a permis de soutenir encore davantage les forces séparatistes contre le Maroc.
En bref, l’Europe a indirectement et involontairement créé les conditions de la déstabilisation de l’Afrique. Cette tentative n’a pas entièrement réussi. En effet, alors que l’Europe dans son ensemble modifiait sa position à l’égard du Maroc, les nations individuelles ont exprimé leur soutien total au projet d’autonomie renforcé en faveur des provinces du sud et, en fait, contre toute forme de séparatisme. L’Allemagne, mais aussi et surtout l’Espagne, ont donné une nouvelle impulsion à leurs relations avec le Maroc, car Madrid sait directement ce que signifie la présence de forces séparatistes et paramilitaires sur son territoire. Mais si nous regardons l’Europe dans un sens plus large, nous ne pouvons pas mentionner ici l’activisme du Royaume-Uni, de la Hongrie et de la Serbie. Autant de nations qui comprennent et soutiennent la politique du Maroc, non seulement dans le domaine de leurs provinces méridionales, mais aussi dans les domaines économique, culturel et social.
Nous assistons à une propagande débridée à laquelle s’oppose l’action douce et résolue du Maroc. Force est de constater que face à tant de provocations, y compris militaires, le Royaume a une attitude exemplaire. Il ne répond pas aux provocations par d’autres provocations mais par des faits. Ce n’est pas par peur mais parce que le Maroc sait bien qu’un conflit armé en Afrique du Nord serait une guerre par procuration et que cette nation, fière de son autonomie et de sa liberté, n’accepterait jamais d’être le pion de qui que ce soit. Le Maroc a vraiment choisi la voie du multilatéralisme, une voie pleine d’obstacles mais qui ne mène qu’à la Paix et au Progrès.