Comment l’Algérie a entraîné la CAF dans son conflit avec le Maroc

Par Hassan Masiky*

Le président de la Fédération africaine de football (CAF) était aux premières loges dans l’ampleur de la militarisation du football africain par l’Algérie. Lors de la cérémonie d’ouverture du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN) organisé en Algérie en janvier 2022, Patrice Motsepe a entendu le public algérien lancer des insultes racistes aux Marocains et un orateur appelant à la guerre contre le Maroc. La CAF et la FIFA ne doivent pas cautionner ce mépris et cette violation de leur code apolitique.

Le CHAN 2022 était une « compétition de division » qui a montré au monde pourquoi l’Algérie n’est pas apte à accueillir des événements sportifs mondiaux. La tendance croissante du gouvernement algérien à mélanger politique et sport crée une atmosphère de haine, de rage et de division entre les fans de football africains.

La junte algérienne instrumentalise le sport à des fins politiques! 

L’armée algérienne transforme chaque événement sportif ou culturel organisé sur son territoire en une manifestation politique pour attaquer le Maroc et faire avancer ses agendas politiques.

La décision militaire algérienne de ne pas laisser l’équipe de football du Maroc se rendre directement au CHAN 2022 est un autre exemple de l’instrumentalisation du sport à des fins politiques. Plusieurs sources dans la nation nord-africaine ont indiqué que le président algérien et son ministre des sports avaient accepté de laisser les Marocains se rendre en Algérie directement via un vol RAM mais que le chef de facto, le général Chengriha, s’y était farouchement opposé.

L’armée algérienne utilise le football africain pour régler ses comptes avec ses adversaires.

Chengriha a le droit d’empêcher les avions marocains de survoler son pays, mais il ne devrait pas avoir la décision d’empêcher une équipe de participer à un événement parrainé par la CAF. En fait, sa participation aux visites de la CAF et de la FIFA en Algérie était troublante et dérangeante. L’armée exploite ces événements à des fins de propagande politique et les utilise pour rappeler au public algérien que l’armée est aux commandes.

En qualifiant « les Marocains d’animaux qui ont besoin de bananes » pendant le CHAN, les Algériens répétaient les chants racistes et xénophobes que les néonazis utilisent pour narguer les joueurs noirs et africains lors des matchs de football européens. Ce serait une insulte à tous les Marocains et Africains si la CAF et la FIFA ne réprimandaient pas la Fédération Algérienne de Football (FAF) pour de tels actes odieux.

De plus, plusieurs journalistes algériens ont rapporté que les groupes de spectateurs à l’origine des chants racistes étaient des soldats en civil qui se sont glissés dans le stade pour provoquer les Marocains. Il est clair que la CAF est devenue complice involontaire dans la guerre d’Algérie contre le Maroc.

En invitant un orateur à prononcer un violent discours anti-marocain lors d’une cérémonie d’ouverture de la CAF, les Algériens violent les chartes sportives et les normes internationales d’une manière qui n’a pas été vue depuis les années de la guerre froide. L’Algérie manipule le sport comme une arme politique sous la surveillance du chef de l’instance dirigeante du football africain.

L’Algérie n’est pas prête à accueillir les prochains tournois africains pour quelques autres raisons. Le comportement anti-africain de ses supporters lors de la Coupe du monde 2022 est honteux. Des milliers d’Algériens se sont rendus au Qatar pour s’opposer aux équipes africaines dans la compétition, ont encouragé les équipes adverses et harcelé les supporters et officiels africains.

Les photos des supporters algériens se réjouissant de la défaite et de la sortie des équipes africaines sont honteuses. La presse algérienne, qui a passé l’année dernière à se moquer et à dénigrer la CAF après la disqualification de l’équipe algérienne de Qatar 2022 et à célébrer les défaites africaines, veut actuellement accueillir la CAN 2025.

Il est évident que les Algériens ne sont pas aptes à accueillir des événements sportifs panafricains d’aucune sorte. Si la CAF ignore les comportements flagrants des officiels algériens et des supporters, cela véhiculerait un mauvais message et nuirait à l’image du sport africain.

En outre, les dirigeants africains doivent réprimander l’Algérie pour un tel comportement non civilisé. Un échec de la CAF à imposer des sanctions tangibles pour la belligérance algérienne est susceptible d’encourager d’autres nations à utiliser les sites sportifs pour une propagande politique intéressée.

*Journaliste-écrivain installé aux Etats-Unis.