Fracture sociétale, au-delà des couches sociales

La situation est pour le moins incertaine, le quotidien a des allures irréelles et les perspectives ne poussent pas à l’optimisme.

On n’ose penser à l’après-crise, vivant notre isolement au jour le jour, tout en suivant une actu où le ridicule frise parfois l’irrévérencieux.

Un Etat qui assume et assure ses prérogatives régaliennes nous rappelle que nous demeurons une nation.

Les scènes de solidarité spontanée, souvent le fait de héros anonymes qui aident leur prochain, nous rappellent que nous sommes un peuple.

Puisque chaque médaille a son revers, quelques communiqués fuités et autres informations nous rappellent quant à eux les maux de notre société, dont l’opportunisme et l’arrivisme.

Ces tares dont souffre le pays font que pendant que les plus démunis s’enquièrent de leurs voisins, des compatriotes à priori mieux lotis se mettent sur la file des demandeurs de l’aide étatique.

Le fonds spécial créé par Sa Majesté devient objet de toute les convoitises, au moment où les meilleurs des économistes et prospectivistes ne sauraient juger de l’impact et les transformations que cette crise ne manquera pas d’engendrer.

Jusqu’à maintenant, les fonds collectés ont dépassé la barre des 28 milliards de dhs ; une somme qui paraît astronomique mais rapidement relativisée comparativement aux 1100 milliards de notre PIB annuel (2018, selon le HCP).

Il n’est pas encore l’heure des doléances, puisqu’il faut attendre de voir les réels effets de cette crise inédite qui conditionneront forcément les aides qui seront apportées aux secteurs sinistrés et autres franges de la population parmi les plus vulnérables.