M. Antonio Tajani vient d’être nommé nouveau ministre des Affaires étrangères et vice-président du gouvernement Meloni? Du coup, surgit la question sur la nouvelle orientation de la politique étrangère italienne à la lumière de la conjoncture internationale actuelle.
Il est certes prématuré de se hasarder à des conjonctures sur le « programme » du nouveau patron du « palazzo della Farnesina » (siège du MAE italien, à Rome), alter ego de l’ex- Cavaliere Silvio Berlusconi et co-fondateur en 1994 de « Forza Italia » (un parti politique de centre droit, libéral-conservateur), mais les premiers indices dont nous disposons sont édifiants.
Comme le rapporte son blog personnel, M. Tajani, né le 4 août 1953 à Rome, est impliqué dans la politique depuis sa prime jeunesse: il a fait ses premiers pas en politique en tant que militant du « Front monarchiste des jeunes », avant d’occuper le poste de secrétaire-adjoint de ce front qui voulait restaurer en Italie la monarchie constitutionnelle. Entre le 29 juillet 1900 et le 9 mai 1946, l’Italie était dirigée par le Roi Victor-Emmanuel III (en italien Vittorio Emanuele III, Vittorio Emanuele Ferdinando Maria Gennaro di Savoia).
M. Tajani salue le rôle leader du Roi Mohammed VI dans la stabilité de la Méditerranée
Président du Parlement européen, M. Tajani avait souligné, le 2 mars 2017 à Bruxelles, le rôle capital joué par le Maroc dans la stabilité de la Méditerranée. « Je veux remercier S.M. le Roi Mohammed VI et le gouvernement marocain pour le travail qu’ils font pour la stabilité de la Méditerranée et de la région. Grâce au Maroc, nous avons une situation moins dangereuse », avait-il affirmé dans une déclaration à la presse. Après avoir mis en exergue le caractère stratégique des relations entre le Maroc et l’Union européenne, M. Tajani a salué l’engagement du Royaume dans la lutte contre le terrorisme et pour son rôle de plateforme « entre l’Afrique et l’Europe, entre les pays musulmans et les pays européens ».
Ascension politique fulgurante de l’ex-journaliste vedette de la radio Rai
Né à Rome le 4 août 1953, diplômé en droit, M. Tajani devient en 1980 journaliste, couvrant, parmi ses différentes fonctions, celle de correspondant au Liban et en URSS pour la radio Rai. Il occupera le poste de rédacteur en chef du journal « Il Giornale » de 1987 à 1993, sous la direction d’Indro Montanelli.
En 1994, avec l’entrée en politique de Silvio Berlusconi, Tajani est l’un des fondateurs de « Forza Italia », devenant jusqu’en 2005 coordinateur du parti dans le Latium. Avec la naissance du gouvernement Berlusconi Ier, il devient porte-parole du premier ministre. Pourtant, c’est sur le plan international qu’Antonio Tajani occupe les postes les plus importants de sa carrière politique: en 1994, il est élu député européen au Parlement européen, poste qu’il occupera jusqu’en 2008 puis à nouveau à partir de 2014 et jusqu’au 12 octobre de cette année. En 2008, il rejoint la Commission européenne présidée par José Manuel Barroso, occupant les postes de commissaire aux transports et de vice-président de la Commission. En 2010, il est ensuite passé au poste d’industrie et d’entrepreneuriat, conservant le poste de vice-président.
Au début de la nouvelle législature du Parlement européen en 2014, M. Tajani devient vice-président de l’Assemblée. Deux ans et demi plus tard, en janvier 2017, il est élu président du Parlement européen issu de l’hémicycle: il exercera ses fonctions jusqu’au 3 juillet 2019. A la fin de son mandat de président, Antonio Tajani devient vice-président du Parti populaire européen, le plus cohérent d’un point de vue numérique à l’Assemblée. Entre-temps, il a également assumé le poste de vice-président et coordinateur unique de « Forza Italia » en juillet 2018.