Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a soumis à l’approbation du Conseil de sécurité son nouveau rapport sur le Sahara. La partie la plus importante se trouve à la fin de ce document de 24 pages qui servira de base à l’élaboration de la nouvelle résolution du Conseil de sécurité, dont les États-Unis sont le porte-plume. Il s’agit de la partie « Observations et recommandations ».
Passons rapidement sur les développements militaires, avérés ou supposés l’être, à l’est du dispositif de défense marocain. Le Roi Mohammed VI, Chef suprême et Chef d’État-Major général des FAR, avait prévenu, dans son discours commémorant le 45ème anniversaire de la Marche verte (6 novembre 2020), que le Royaume allait riposter sévèrement aux provocations graves et inacceptables auxquels s’est adonnée la milice du « polisario » dans la zone tampon de Guergarate. La milice à la solde d’Alger devait donc assumer les conséquences de ses gesticulations à l’est du (BERM). Les frappes chirurgicales menées en 2021 et 2022 à l’aide de drones marocains, d’ailleurs communiquées par les FAR à l’ONU, traduit cet engagement résolu du Royaume à neutraliser toute présence dans une zone censée être démilitarisée, en vertu de l’accord de cessez-le-feu signé en septembre 1991. Le reste n’est donc que mise en scène, de surcroît grossière et ridicule.
La pique lancée par M. Guterres à la milice séparatiste, pointée pour ses restrictions du mouvement des casques bleus à l’autre bout de la frontière est du Royaume, le démontre à tous égards. « Je salue la reprise de l’engagement entre le Maroc et mon Représentant spécial (et Chef de la Minurso) et exhorte le Front polisario à reprendre des contacts réguliers en personne avec la direction de la MINURSO, tant civile que militaire », a affirmé M. Guterres dans son rapport.
Revenons donc à l’essentiel de ce document de référence, soit le processus engagé en avril 2007, sur la base de l’offre d’autonomie marocaine. D’abord, il faut noter qu’il n’est fait aucune mention du « référendum d’autodétermination », « option » éculée, impraticable de l’aveu même de l’ONU, mais à laquelle la partie adverse continue de se cramponner en vain. Le Conseil de sécurité, faut-il le rappeler?, a enterré cette thèse depuis 2002.
À moins d’être sur une autre planète, Alger ne peut continuer de revendiquer ladite « option » (Cf: discours de Ramtane Lamamra lors de la 77è session de l’Assemblée générale de l’ONU) sans se mettre en contradiction avec les résolutions du Conseil de sécurité.
Ensuite, M. Guterres a clairement défini les paramètres des futurs pourparlers quadripartites (Maroc, Alger, polisario, Mauritanie), précisant que ces pourparlers devront se tenir conformément aux résolutions 2440 (2018), 2468 (2019), 2494 (2019), 2548 (2020) et 2602 (2021). « À cette fin, j’exhorte toutes les parties concernées à faciliter la tâche à mon Envoyé personnel avec un esprit ouvert, et de renoncer aux conditions préalables à la reprise du processus de dialogue politique. En guidant les approches présentes et futures, il convient de tenir dûment compte des acquis créés par mes précédents Envoyés personnels dans le cadre des résolutions existantes du Conseil de sécurité », a appelé M. Guterres.
Or, les résolutions adoptées depuis 2018 appellent les parties au conflit, notamment l’Algérie, à oeuvrer « de bonne foi » pour ménager « une solution politique juste, réaliste et durable » au conflit, confirmant ainsi la prééminence de l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara, à l’origine du lancement en avril 2007 du processus sous l’égide exclusif de l’ONU.
Il est donc évident que la partie concernée par cette pique est l’Algérie, laquelle, faut-il le rappeler encore, s’est opposée farouchement à la résolution 2602, où elle a été épinglée 5 fois (bien cinq fois) comme partie principale au conflit.
Et ce n’est pas tout!
M. Guterres en a rajouté une couche à l’Algérie en critiquant subrepticement sa décision de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc (le 24 août 2021). « Alors que je réaffirme le rôle crucial des États voisins dans la réalisation d’une solution à la question du Sahara occidental, je réitère l’expression de ma préoccupation quant à la détérioration des relations entre le Maroc et l’Algérie. J’encourage les deux pays à rétablir le dialogue en vue d’un rétablissement de leurs relations et d’engager des efforts renouvelés pour promouvoir la coopération régionale, en vue de créer un environnement propice à la paix et à la sécurité ».
Tout bien considéré, Alger est une nouvelle fois clouée au pilori. Elle ne peut continuer de se dérober à ses responsabilités dans la genèse et le maintien de ce conflit régional sans risquer d’essuyer les foudres de la communauté internationale.