L’audience préliminaire du procès des attentats du 22 mars 2016 à Bruxelles, qui avaient fait 32 morts, s’est ouverte lundi matin devant la cour d’assises de la capitale belge.
Cette audience préliminaire a pour but de déterminer, avec l’ensemble des parties, la liste des témoins à entendre, mais aussi de soulever d’éventuels problèmes de procédure touchant à la recevabilité des poursuites.
Un premier problème a d’emblée été posé par la défense, qui rejette la configuration des boxes vitrés individuels et fermés des accusés.
Pour les avocats, ce type de boxes entrave les droits de la défense parce qu’il empêche un contact spontané avec leurs clients, et parce qu’il viole la présomption d’innocence, car, selon eux, ‘’l’image d’individus enfermés induit le sentiment qu’ils sont d’office coupables’’. Les services de police estiment, eux, que ces boxes sont nécessaires pour assurer une sécurité optimale. C’est la présidente de la cour d’assises qui tranchera la question. Elle pourrait demander que ces boxes soient réaménagés différemment pour le 13 octobre, date du début du procès.
Ce lundi, la cour écoutera surtout les demandes des différentes parties sur les questions relatives aux témoins à entendre et à quelles dates, de manière à élaborer un planning des audiences. Toutes les victimes qui le souhaitent seront auditionnées par la cour. Les juges d’instruction et les enquêteurs, ainsi que tous les experts (légistes, balistiques, génétiques…) intervenus pendant l’enquête seront aussi immédiatement repris dans cette liste de témoins.
À l’audience préliminaire, la présidente de la cour d’assises siégera seule, sans ses deux assesseurs, et sans les jurés qui ne seront sélectionnés que le 10 octobre.
Dix hommes sont accusés dans ce dossier, mais seulement neuf comparaîtront au procès. L’accusé Oussama Atar, soupçonné d’être à la tête de la cellule terroriste qui a commis les attentats, fait défaut. Il est présumé mort en Syrie. Parmi les autres accusés figurent Mohamed Abrini et Osama Krayem. Ceux-ci faisaient partie des deux commandos mais ont renoncé à la dernière minute à se faire exploser.
Salah Abdeslam, seul rescapé des commandos des attentats à Paris, et Sofien Ayari comparaîtront également. Ils avaient été arrêtés quatre jours avant les attentats à Bruxelles. Ali El Haddad Asufi, Bilal El Makhoukhi, Hervé Bayingana Muhirwa et Smail Farisi seront également jugés pour leur participation présumée à l’organisation des attentats. Enfin, Ibrahim Farisi est le seul à ne devoir répondre que de participation aux activités d’un groupe terroriste, et non pour avoir été auteur ou co-auteur des attaques.
Le 22 mars 2016, deux explosions ont retenti à l’aéroport de Bruxelles-National à Zaventem. La première s’est produite à 07h58, la seconde quelques instants plus tard, à 08h09. Elles ont causé la mort de 16 personnes, outre celles des deux kamikazes Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, et ont fait des centaines de blessés. Un peu plus de deux heures plus tard, à 09h11, une troisième explosion a retenti, cette fois à Bruxelles, dans la station de métro Maelbeek. Cette nouvelle attaque terroriste a causé la mort de 16 personnes de plus, outre celle du kamikaze Khalid El Bakraoui, et a fait là aussi de très nombreux blessés.