Il paraît qu’il va falloir penser « quelque chose » de la sortie du prédicateur Ahmed Raïssouni au sujet de la Mauritanie et de la partie du Sahara oriental marocain tronqué au profit de l’Algérie. Or, faut-il l’occulter?, notre « âlim » qui n’en est pas à un dérapage près, a raté une belle occasion de se taire!
À moins de manquer de tact politique, il n’y a aucune raison de relancer actuellement des « revendications » sur la Mauritanie, un pays souverain, qui plus est reconnu par le Maroc.
Il s’avère que M. Raissouni se trompe d’époque, de cause et de combat: son propos sur la Mauritanie soeur est juridiquement nul et non avenu, politiquement maladroit; il sert gratuitement la junte algérienne, au lieu de servir la première cause des Marocains.
Pour s’en apercevoir, M. Raïssouni aurait pu simplement se rappeler le tollé diplomatique qu’avaient provoqué des déclarations similaires faites par l’ex-SG du parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, le 24 décembre 2016, quand ce dernier avait affirmé que « la Mauritanie était une terre marocaine ». De telles déclarations avaient été qualifiées de « dangereuses et irresponsables » par les autorités diplomatiques marocaines.
Le retour à la charge de M. Raïssouni n’a donc aucune explication, en dehors du fait de froisser les sentiments du peuple mauritanien frère, qui n’a jamais fait mystère de son empathie envers le peuple marocain, tous deux liés par une forte communauté de sang et de culture. Le Maroc et la Mauritanie sont deux États indépendants, mais constituent un seul peuple. Une évidence qui semble échapper à notre « âlim », dont le rôle souhaité est de prêcher « l’unité » plutôt que de susciter des « frictions » infructueuses, de surcroît inutiles.
Momentum inopportun…
Au moment où les relations du Maroc avec la Mauritanie connaissent une embellie souhaitée de part et d’autre, la sortie de M. Raïssouni est tombée comme un cheveu sur la soupe. M. Raïssouni, sans le réaliser peut-être, a (plutôt) servi la soupe à une junte algérienne qui n’en jamais raté une pour tenter de nuire aux relations maroco-mauritaniennes, et à l’intégrité territoriale du Royaume.
Il ne faut pas s’étonner si la propagande algérienne haineuse exploite à fond la maladresse de notre « âlim » pour tenter de montrer, du haut de sa sournoiserie coutumière, que le Maroc avait « des visées expansionnistes » sur la Mauritanie.
On aurait compris si M. Raissouni avait mis le curseur (uniquement) sur la partie du Sahara oriental marocain tronquée par la France coloniale au profit de l’Algérie (Tindouf, Béchar, Touat, et j’en oublie), même si là encore, le momentum ne s’y prête pas encore.
La question n’est pas à l’ordre du jour de la diplomatie marocaine, qui se concentre actuellement sur la consolidation de la reconnaissance internationale de la souveraineté du Royaume sur ses chères Provinces sahariennes.
Tout bien considéré, la sortie de M. Raïssouni n’est pas la bienvenue.