Trois mois après la signature de l’accord de livraison de gaz par l’Algérie à l’Italie, lors d’une cérémonie présidée par le président Abdelmadjid Tebboune, et le président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi, la junte militaire opère un revirement spectaculaire. « Hier lundi 4 juillet, le P.dg de sonatrach, Toufik Hakkar, a annoncé une révision des prix du gaz vis-à-vis de tous ses partenaires commerciaux », rapporte la Repubblica, dans un article intitulé « Gaz, l’Italie moquée par Alger ».
« L’annonce de Sonatrach met l’Europe en alerte. La guerre de l’énergie enrichit Alger. Poutine est peut-être derrière cette décision », pointe « La Repubblica », citée par le site spécialisé affaritaliani.it
« La guerre en Ukraine se poursuit sans relâche depuis plus de quatre mois maintenant et les conséquences au niveau diplomatique sont de plus en plus graves. la crise énergétique s’aggrave de jour en jour et le signal de l’aggravation de la situation au niveau international vient de l’Algérie, nouveau partenaire de l’Italie pour l’approvisionnement en méthane en remplacement de celui de la Russie », avertit le très sérieux « Repubblica ».
« La tempête sur les prix de l’énergie, relève le quotidien italien à grand tirage, a relancé les ambitions de l’Algérie dans le cadre politique régional. Et surtout, il a rempli les caisses du gouvernement: sur les cinq premiers mois de l’année, grâce à la vente de pétrole et de gaz naturel, ils ont engrangé 21,5 milliards de dollars, en hausse de 70% par rapport à l’an dernier. Une croissance qui devrait conduire à des résultats encore plus avantageux par rapport à 2021, où les revenus s’élevaient à 35, 4 milliards, en hausse de 75% sur l’année de la pandémie ».
Pourquoi les prix ne seront ils révisés que pour le gaz et pas pour le pétrole?
« Le pétrole brut a un marché très complexe et est essentiellement fabriqué par des opérateurs privés, le prix reflétant les tendances du marché: en 2021, Alger avait un prix de vente moyen de 72,3 dollars le baril contre 41,9 dollars l’année précédente« , explique la même source, qui estime à 50 milliards les revenus algériens de la seule vente de pétrole.
« Plus complexe, la consignation du gaz, souvent réglementée par des accords entre gouvernements et des contrats à long terme, notamment lorsque la matière première transite par tube », relève la même source.
La volteface du « gouvernement » algérien a tout l’air d’une récidive. Après l’Espagne, l’Italie apprend à ses dépens que le régime algérien n’est pas « une partenaire crédible et fiable ».
Reste à voir la réaction de Bruxelles, qui est liée par un « accord d’association » avec Alger. L’UE va-t-elle encore une fois se laisser faire par le maître-chanteur algérien?