Les grands projets d’infrastructures de la région de Dakhla Oued-Eddahab, notamment le nouveau port de Dakhla Atlantique et la voie express Tiznit-Dakhla, contribueront au développement du commerce africain et intra-africain, ainsi que du commerce régional, a affirmé, mardi à Rabat, Mankeur Ndiaye, ancien ministre sénégalais des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’extérieur.
M. Ndiaye, qui intervenait lors d’une session placée sous le thème « Dakhla comme hub africain », initiée par l’Institut Royal des Etudes Stratégiques (IRES) dans le cadre d’une journée de réflexion sur l’avenir de la Région, a relevé que ces projets vont permettre l’ouverture du Maroc vers l’Afrique subsaharienne et contribuer surtout au « développement du commerce africain et intra-africain, et du commerce régional ».
Mettant en avant le fort potentiel et le dynamisme de cette région du sud du Royaume, l’ancien ministre a indiqué que Dakhla Oued-Eddahab, de par notamment sa position géographique, a connu un essor économique remarquable sur les plans industriel et financier.
Il a en outre relevé que cette journée de réflexion se veut une occasion d’appréhender davantage le potentiel important de la région, son dynamisme et son avenir prometteur avec les différents projets qui sont en cours de réalisation et qui vont faire de la région un véritable hub industriel, logistique et de tourisme.
Présentant quelques chiffres sur les potentialités économiques de la région, le chef de division de l’information à la Direction des Etudes et des Prévisions Financières (DEPF) relevant du ministère de l’Economie et des finances, Ibrahim El Hasnaoui a indiqué que la région de Dakhla Oued-Eddahab a réalisé une croissance vigoureuse de 11,9% durant la période 2014-2019 sous l’impulsion du plan de développement des régions du sud, lancé en 2014, soit la meilleure performance régionale.
En termes de PIB par habitant, la région se positionne au premier rang des régions avec 86.166 dirhams/habitant contre 32.394 DH/habitant au niveau national en 2019, a-t-il fait savoir, notant que l’économie de la région se distingue par l’importance de la valeur ajoutée primaire axée sur la pêche, ainsi que le tertiaire (46%).
Pour ce qui est du potentiel d’emploi dans la région, M. El hasnaoui a relevé que celui-ci est porté par une population jeune avec une part qui dépasse 58% pour la catégorie 15 à 35 ans dans la population en âge d’activité (48% au niveau national).
Par ailleurs, le responsable a noté que l’investissement des entreprises et établissements publics (EPP) constitue une véritable locomotive pour le développement économique et social des régions marocaines, relevant que « le montant d’investissement prévisionnel des EPP destinée à la région s’élève à 1.669 millions de dirhams (MDH) en 2021 ».
La région a concentré 27% de la valeur de l’investissement total engagé dans le domaine privé de l’Etat en 2020 en couvrant 77,7% de la superficie totale mobilisée, a-t-il fait remarquer, mettant en avant les grands projets d’infrastructures, notamment le nouveau port Dakhla Atlantique, l’aménagement de la route nationale n°1, les dessalements de l’eau de mer et les parcs des énergies éolien et solaire.
De son côté, Sanae El Amrani de la direction des ports et du domaine public maritime du ministère de l’Equipement et de l’eau a fait le focus sur le projet de Dakhla Atlantique, notant que « la création de ce nouveau port sur la façade atlantique répond à la fois à des objectifs géostratégiques, de développement régional et spécifiques au secteur de la pêche ».
Ce grand projet permettra de soutenir le développement économique, social et industriel régional dans tous les secteurs productifs, doter la région d’un outil logistique moderne et évolutif, à la hauteur de ses ambitions de développement, valoriser la ressource des petits pélagiques en mettant en place des infrastructures portuaires et des espaces industriels bord à quai offrant les meilleures conditions de compétitivité à l’ensemble de la filière pêche, a-t-elle fait savoir.
Et de préciser que ce nouveau port sur la façade atlantique vise aussi à soutenir la création d’une nouvelle flotte de pêche moderne qui, sans un port adéquat, ne pourra pas se constituer de façon compétitive.
Exposant la vision stratégique du complexe industrialo-portuaire situé sur le détroit de Gibraltar, Tanger Med, le Directeur développement du Groupe Tanger Med, Reda Alami a rappelé que celle-ci s’articule autour de trois axes à savoir : développer une infrastructure et une activité portuaire, développer l’activité économique et renforcer la compétitivité logistique du territoire.
« Il s’agit du premier port en méditerranée et en Afrique », a-t-il dit, relevant que ce hub logistique mondial confirme son leadership en étant la première plateforme nationale d’import et export, permettant la création d’emploi et de richesse de la région du nord et une connectivité maritime importante.
« C’est aussi une sorte de +success story+ en termes de PPP avec 103 milliards de dirhams (MMDH) d’investissement publics/privés, dont 39 MMDH d’investissements publics et 64 MMDH d’investissement privés », a-t-il fait savoir.
L’IRES a pour vocation de contribuer à éclairer la prise de décision stratégique. Sa mission est de mener des études et des analyses stratégiques sur les questions dont il est saisi par Sa Majesté le Roi et d’assurer une fonction de veille, au niveau national et international, sur des domaines jugés stratégiques pour le pays. Il analyse les questions nationales à caractère structurel, examine les relations extérieures du Maroc dans leurs multiples dimensions et accorde un grand intérêt aux questions globales.
Les travaux de l’Institut, tant au niveau des études que de la veille stratégique, visent à mettre l’accent sur les politiques publiques afin d’éclairer les choix en matière de réformes de fond qu’appelle le projet de société démocratique et moderne dans lequel le Maroc est résolument engagé. Cette vocation confère à l’IRES un positionnement original sur la scène nationale, au cœur des enjeux politiques, économiques et sociaux du pays.