La visite de l’émir de l’État du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, mardi et mercredi à Madrid, n’a certainement pas été une « bonne nouvelle » pour la junte militaire algérienne. Et pour cause, cette visite a été marquée par la conclusion d’une alliance stratégique en vertu de laquelle le riche émirat du Golfe fournira du gaz en quantités suffisantes au royaume ibérique.
Cette alliance historique permet à Madrid de ne plus dépendre d’Alger pour assurer ses besoins énergétiques mais aussi et surtout de ne plus subir de « pression » de la part de la junte militaire qui n’a d’ailleurs jamais hésité à utiliser le gaz pour faire chanter l’Espagne sur la question du Sahara marocain.
Pour rappel, Alger a rappelé en mars dernier son ambassadeur en Espagne, en rétorsion à la décision de Madrid de reconnaître le plan marocain d’autonomie pour le Sahara. Fin octobre 2021, elle a rompu de manière unilatérale le contrat du Gazoduc Maghreb-Europe (GME) qui acheminait du gaz algérien vers l’Espagne, via le territoire marocain. Fin août 2021, elle a aussi rompu ses relations diplomatiques avec Rabat.
En concluant cette alliance avec le Qatar, 4ème producteur mondial du gaz, (4,5%), après les États-Unis (23,1%), la Russie (17,0%) et l’Iran (6,1%), l’Espagne a trouvé une alternative sérieuse et crédible pour assurer ses besoins énergétiques et, peut-être même ceux des pays de son voisinage immédiat, le Maroc entre autres.