On croyait que Moscou allait se manifester pour s’expliquer sur les massacres commis par son armée en Ukraine, dont le plus horrible et le plus abominable est celui qui a été découvert samedi dernier dans la ville de Boutcha, près de la capitale Kiev.
On croyait que Moscou allait revenir à la raison et stopper cette folie meurtrière qui s’abat sur des civils sans défense, dont le « délit » si l’on « ose » écrire, est d’avoir revendiqué son droit à disposer de lui-même, choisir et décider par et pour lui-même, hors de la tutelle de l’Ours qui semble développer ces derniers jours des symptômes aigus de bipolarité.
Or, il s’est trouvé que Moscou était prise à chercher une parade pour tenter de détourner les regards de l’échec retentissant de sa campagne sanguinaire en Ukraine, -une véritable erreur stratégique-.
Explications: Jeudi 31 mars 2022, l’ambassadeur de Moscou à Alger, s’est manifesté via la chaîne Annahar, proche de la junte militaire, pour (nous) confier… euh… la « surprise » de son pays face à la nouvelle position de Madrid concernant le dossier du Sahara marocain.
Notons d’abord ce réveil tardif de l’ambassadeur russe dont la réaction est intervenue deux semaines après que Madrid ait communiqué officiellement sa nouvelle position sur le différend saharien, soit le soutien franc au plan marocain d’autonomie dans le cadre de la souveraineté du Royaume. Notons aussi que cette réaction a été exprimée depuis Alger, et à travers une chaîne connue pour sa proximité des services de renseignement algériens.
Tout a donc l’air d’une mise en scène cousue de fil blanc pour tenter de « parasiter » la normalisation des relations hispano-marocaines.
Seulement voilà, monsieur l’ambassadeur de Moscou à Alger, Igor Belyaev pour ne pas le nommer, a démontré qu’il était à court d’arguments. À preuve, il en a été réduit à ressasser la même phraséologie éculée, fossilisée, rabâchée par les pensionnaires séniles du Club des Pins, à Alger, concernant la « responsabilité particulière de l’Espagne » envers le « peuple sahraoui » qui n’a de « peuple » que le nom, l’ « option référendaire » qui n’est plus à l’ordre du jour de l’ONU, ni à l’agenda et encore moins dans la terminologie du Conseil de sécurité qui recommande « une issue politique, réaliste et pragmatique » au conflit factice autour du Sahara marocain.
M. Belyaev devrait procéder à une mise à jour de ses connaissances, il n’a peut-être pas lu la résolution 2602 adoptée, fin octobre 2021, à la majorité absolue du Conseil de sécurité, malgré l’abstention (et le lobbying pro-algérien) de son pays.