La secrétaire générale d’Amnesty international, Agnès Callamard, a dénoncé mardi la politique de répression menée par le régime algérien, qui vise « à intimider et réduire au silence toute dissidence, instaurant ainsi un climat de peur à travers le pays ».
Dans un message vidéo publié à l’occasion de la commémoration du troisième anniversaire du Hirak, Mme Callamard, a fait savoir qu' »entre 250 et 300 détenus d’opinion sont toujours en prison ».
« Ils ou elles sont militants, journalistes, avocats ou simples citoyens, et plusieurs dizaines d’entre eux sont en détention provisoire depuis plusieurs mois, dont un certain nombre sont dans un état de santé préoccupant », a-t-elle affirmé.
« Trois ans après le début du Hirak (…), je lance, au nom d’Amnesty international, un appel au président Abdelmadjid Tebboune, pour libérer tous les détenus d’opinion », a déclaré Mme Callamard.
« Nous attendons des actes forts de la part des autorités », a-t-elle poursuivi, soutenant que ces actes doivent marquer une rupture avec « les pratiques contraires aux droits humains ».
Tout en apportant « toute sa solidarité » aux détenus d’opinion, la secrétaire générale d’Amnesty international a rappelé qu’ils « n’auraient jamais dû passer une seule nuit en prison pour avoir rêvé d’un avenir meilleur » et « demander un État de droit en Algérie ».
Elle a regretté que face au Hirak « qui a impressionné le monde entier par son pacifisme », les autorités algériennes ont eu recours « à une force excessive et injustifiée pour disperser certaines manifestations ».
« Les autorités ont eu également recours aux intimidations, harcèlements judiciaires, emprisonnements arbitraires de centaines de personnes pour avoir exercé leur droit à la liberté d’expression, leur droit à la liberté de manifester, pourtant garanti par la Constitution algérienne », a-t-elle déploré.
Après avoir rappelé l’impératif de permettre aux Algériennes et aux Algériens « d’exercer pleinement et librement leurs droits fondamentaux de liberté et de justice », Mme Callamard a insisté qu’il est « important et urgent que les autorités algériennes répondent à ces demandes, non par la répression, mais en leur accordant la liberté de s’exprimer et de manifester, l’État de droit et les garanties constitutionnelles ».