Obligés de se confiner chez eux à cause de la propagation de l’épidémie de Covid-19, les footballeurs professionnels risquent d’être fortement sevrés d’entraînements et de compétitions. Une situation inédite qui aura des répercussions sur leurs aptitudes physiques et psychologiques.
La propagation de la pandémie du coronavirus et l’instauration du confinement ont chamboulé toutes les donnes sociales, politiques, économiques et sportives dans monde. Les scientifiques, les économistes, les prévisionnistes n’ont jamais été envahis par autant d’incertitudes face à un aussi petit micro-organisme. Les spécialistes du sport tout comme les joueurs professionnels ne savent plus quoi faire face à une situation aussi inédite. Toutes les compétitions sportives ont été soit annulées, soit reportées à une date ultérieure qui se mesure parfois en une année tels les Jeux olympiques.
Habitués à jouer dans des grands stades devant des dizaines de milliers de spectateurs, les footballeurs sont confinés chez eux jusqu’à nouvel ordre. Le problème est que personne ne sait quand cet ordre sera levé y compris les décideurs politiques épaulés par des scientifiques de plus en plus divisés. Autant dire que les footballeurs confinés sont confrontés à un bouleversement physique et psychologique qui pourrait avoir de sérieuses répercussions sur leurs aptitudes quand ils refouleront la pelouse.
Il est vrai que la quasi-majorité des joueurs professionnels s’entraîne chez elle et dispose de salles d’entrainements bien équipées. Il est vrai, aussi, que la plupart d’entre eux sont conseillés par des coachs physiques et mentaux via les réseaux sociaux. Mais il faut se rendre à l’évidence: en confinement, les joueurs ressentent le même stress et inquiétude que le reste de la population. Ensuite il faut rappeler que le football est un sport collectif qui nécessite des entraînements en groupe. Autant dire que si l’entraînement individuel peut entretenir la forme physique de Messi, Ronaldo, Neymar et compagnie, il ne peut en aucun avoir la même efficacité de l’entraînement en groupe sur un terrain sous la supervision de l’entraîneur et des préparateurs physiques.
Le pire est que ces joueurs ne savent pas combien de jours, de semaines, voire de mois ils demeureront sevrés d’entraînements et de compétitions. En tous les cas, les médecins de sport sont formels: s’il y a 14 jours d’arrêt, il faut 30 jours de préparation aux footballeurs pour retrouver la forme.
Imaginez que ce confinement dure des semaines ou des mois, il faudrait le double de cette période pour que les joueurs de haut niveau puissent atteindre leur aptitude physique classique. Mais comme ils n’ont pas de repère face à une situation inédite, ils risquent d’avoir des séquelles physiques et psychologiques conséquentes. L’international belge Romelu Lukaku, qui joue à l’inter Milan, est déjà sevré au bout de dix jours seulement de confinement: «J’ai failli devenir fou ! Je ne peux pas sortir, je ne peux pas m’entraîner… Cela fait neuf jours. L’entraînement me manque, ça me manque de jouer devant des fans».
C’est ce sevrage qui risque de faire beaucoup de mal aux joueurs professionnels surtout si le confinement durera plus longtemps que prévu. Au vu de l’évolution de la pandémie covid-19 qui fait des ravages dans le monde, il est tout à fait probable que l’on décrètera une année blanche pour le sport et par ricochet pour le football.