La presse partisane est ce qu’elle est devenue. Elle est plutôt muette au lendemain des premiers contacts du chef de gouvernement désigné et les patrons des formations politiques. Elle ne dit rien. Ou presque. Elle insinue. Elle tente d’articuler le silence des partis. Cela fait des années qu’on cherche à entendre sa voix. Comme la voix des détenteurs de la clé des robinets, elle aurait perdu sa capacité de donner le ton.
Du tout normal en ce moment. Un état de fait qu’on aurait repéré après le rendez-vous électoral du 8 septembre.
On l’aurait remarqué, il n’y a pas eu beaucoup de couleurs sur les journaux des partis politiques. Autant en déduire qu’il y a eu des économies plus ou moins conséquentes. Allez, il faut ne pas être trop méchant ! On sait, le coronavirus et tout ce qui s’en est suivi. Les gens du métier savent ce qu’il en est au juste. Pendant des mois, c’est l’État qui assure. Allons, un peu de retenue ! Mettons de côté les détails qui fâchent et qui concernent aussi les autres acteurs du secteur. Et la rime n’est pas recherchée, elle s’est imposée d’elle-même !
Maintenant, concernant les tractations sur la formation de la prochaine majorité, il fallait un peu de patience. Le temps que les chefs des différents partis reviennent vers leurs instances décisionnelles.
Ce mercredi 15 septembre, on y voit un peu plus clair.
Sur la Une d’Al Ittihad Al Ichtiraqi, le ton est donné.
En effet, on apprend que le bureau politique de l’USFP, via un communiqué, se prononce clairement pour la participation au prochain gouvernement.
Du côté d’Al Alam, porte-drapeau médiatique de l’Istiqlal, on est informé que le Conseil national du parti de la Balance tient, en visioconférence, une réunion extraordinaire ce samedi 18 septembre à partir de 15 heures. Laquelle réunion qui devra être sanctionnée par un communiqué. Ce ne serait pas vraisemblablement pour la forme, mais pour formaliser une décision.
Pour les organes du MP et de l’UC, on se contente de revenir sur les entrevues des patrons des deux formations avec le chef de gouvernement désigné.
Toujours est-il que l’on sait qu’il n’y aurait pas de surprise sur ce front, le Cheval et l’Epi, forces d’appoint, se verraient bien dans la majorité.
Quant au PAM, on a comme l’impression qu’il aurait revu ses ambitions à la baisse. S’exprimant en marge d’une rencontre, tenue ce mercredi à Salé avec les députés et les responsables du parti du Tracteur, Abdellatif Ouahbi, plutôt crispé devant la caméra, a opté pour le fifty/fifty. Entre s’allier à la majorité ou être dans une coalition du côté de l’opposition.
Quant au PPS, ses organes de presse éludent les tractations. Normal, le secrétaire général du parti du Livre n’a été reçu qu’aujourd’hui par Aziz Akhannouch.
Devant deux micros, contrairement à la multitude des logos la veille, Nabil Benabdellah s’est contenté du minimum syndical. Soit, l’espoir de voir la constitution du prochain gouvernement dans les plus brefs délais.
Dans la foulée, on apprend que, passées les rencontres préliminaires, l’on s’attend à voir, la semaine prochaine, les contours de ce que sera la majorité à naître, pour paraphraser le chef de gouvernement désigné.
Sans se prononcer sur l’après, la première phase est bel et bien close. On passera au vrai plat de résistance dans les jours qui viennent !