Les feux de forêts provoqués en Kabylie, et imputés sans preuves au Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) et au mouvement islamique Rachad, prétendument soutenus par le Maroc, n’aura été qu’un écran de fumée pour cacher la vraie raison de la rupture par Alger de ses relations diplomatique avec le Royaume. Le Maroc a toujours été un « coupable idéal » aux yeux du régime militaire algérien, champion invétéré de la théorie du bouc émissaire. Il n’est pas besoin de revenir sur les chefs d’accusations dressés en toutes circonstances et sans preuve à l’encontre du Maroc, tellement la liste est longue.
Disons au risque de nous répéter, voire enfoncer des portes ouvertes, que la décision de la « rupture » n’émane pas du président Abdelmajid Tebboune. C’est un secret de polichinelle: le vrai détenteur des clefs du palais Mouradia n’est pas tant M. Tebboune que la junte militaire, qui a toujours fait et défait les « présidents » proportionellement à leur degré d’allégeance à leur doctrine viscéralement haineuse envers le Maroc.
Mais voilà, il faut préciser que la rupture est inédite, autant que la « raison » invoquée par l’institution militaire algérienne et à sa tête le général Saïd Chengriha. « L’establishment militaire algérien ne voit pas du tout d’un bon oeil le renforcement de la coopération militaire et sécuritaire entre Israël et le Maroc« , révèle Algérie Part sur la foi de « plusieurs sources concordantes bien introduites au sein du sérail algérien ».
« Une coopération qui peut modifier les rapports de force dans la région et déstabiliser tout le Maghreb en permettant au Maroc de se doter de certaines armes de destruction massive« , croient savoir les décideurs militaires algériens.
Une crainte aiguillonnée par la sortie, le 12 août à Casablanca, du ministre israélien des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, quand il a ouvertement pointé le « rapprochement » entre Alger et Téhéran, et leur rôle déstabilisateur dans la région. Une déclaration qui fait chanceler les piliers de l’état-major de l’ANP, qui y a vu « une menace directe la sécurité de l’Algérie ».
La crainte de l’institution militaire algérienne a été confirmée par le MAE algérien, Ramtane Lamamra, quand il a accusé dernièrement le Maroc de vouloir « entraîner une puissance militaire moyen orientale dans une aventure hasardeuse » contre l’Algérie.
Seulement voilà, ce n’est pas en recourant à la rupture qu’Alger pourrait dissiper ses craintes, encore moins annihiler toute menace, vraie ou supposée. En rompant diplomatiquement avec le Maroc, le régime algérien a choisi la voie de la confrontation qui, le cas échéant, lui sera fatale.