La ministre espagnole des Affaires étrangères, Arancha González Laya, vient de se fendre d’une nouvelle déclaration au sujet de Sebta et Melilla. Interrogée par notre confrère parisien, Jeune Afrique, sur les revendications marocaines sur ces deux présides occupés, la diplomate d’origine basque a répondu sec: « Sur Ceuta et Melilla, il n’y a rien à négocier : elles sont espagnoles »!
Vous avez bien lu: « Rien à Négocier». Un déni total des droits du Maroc sur cette région chère du nord du Maroc, aggravé par le chantage inacceptable auquel le voisin du nord continue de se livrer quant à la souveraineté du Royaume sur ses Provinces sahariennes.
Sur le premier dossier (Sebta et Melilla), la diplomate cinquantenaire a failli provoquer une crise diplomatique avec le Maroc suite à la convocation, le 21 décembre 2020, de l’ambassadrice Karima Benyaich, pour de prétendus « éclaircissements » suite aux propos tenus par le chef du gouvernement Saâd-Eddine El Othmani, dans une interview accordée le 19 décembre à la chaîne saoudienne « Ashark », concernant les deux enclaves marocains occupés.
Idem pour la question du Sahara marocain, quand la même MAE espagnole s’était fendue, le 15 décembre, -cinq jours après la reconnaissance de la marocanité du Sahara par Washington-, d’une sortie très peu diplomatique, voire agressive, avouant sans scrupule que « l’Espagne avait aussi des intérêts au Sahara occidental »!
Arancha González Laya n’en est donc pas à une provocation près, le « silence » du département Bourita y est peut-être pour quelque chose.
Mais passons, car -et c’est grave- la même MAE espagnole semble insulter l’intelligence des Marocains en réduisant toute discussion au seul et « inique » cadre du business et de « la coopération sécuritaire »! « Elle applaudit ainsi (des deux mains) le partenariat avec le Maroc, mais ne discutera pas d’une évolution des statuts des enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla », relève Jeune Afrique, à juste titre d’ailleurs.
Inacceptablement, cela revient à réduire le Maroc au mieux à un « gendarme » pour le monitoring du flux migratoire vers les côtes espagnoles poreuses, au pire, à une « poule aux yeux d’or » pour la péninsule ibérique!!!
Sur ces deux aspects, le Maroc est « non seulement un voisin mais un partenaire », claironne la MAE espagnole, en réponse à une question de notre confrère parisien.
Drôle de raisonnement de la part d’un voisin du nord qui veut « le beurre et l’argent du beurre » quand il s’agit de fructifier ses affaires avec le Maroc, ou encore (nous) « sous-traiter » le travail ingrat du contrôle de ses frontières face à l’hémorragie des migrants clandestins. Pour le reste, c’est-à-dire l’essentiel, Mme Arancha ne veut rien entendre.
Mais de qui se moque-t-elle alors, cette Basque de 51 ans inconnue du sérail diplomatique jusqu’à sa nomination le 13 janvier 2020 en tant que ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de coalition présidé par le socialiste Pedro Sanchez?
« Ayant une longue expérience des négociations internationales, aux côtés de Pascal Lamy, commissaire européen puis directeur général de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), Arancha González Laya a aussi dirigé le Centre de commerce international, chargé par l’ONU et l’OMC de rendre les entreprises des pays en développement plus compétitives sur les marchés mondiaux », souligne Jeune Afrique.
La primauté du business chez la « géniale » Arancha viendrait peut-être de là. Ses bourdes diplomatiques, aussi.