La décision US de reconnaître la pleine souveraineté du Maroc sur ses provinces sahariennes a reçu un accueil plus ou moins mitigé de la part de nos partenaires européens. Dans le lot des réactions, celle du Royaume-Uni, quoique lié au Maroc par un accord d’association stratégique signé en 2018, y inclus le Sahara marocain, a même surpris le commun des observateurs.
“Le Royaume-Uni soutient les efforts visant à parvenir à des solutions politiques négociées et mutuellement acceptables qui prévoient l’autodétermination à la fois du peuple palestinien et du peuple du Sahara occidental”, avait sournoisement réagi vendredi le MAE britannique, Dominic Raab, en tentant d’établir un parallèle incongru entre la question palestinienne et celle du Sahara marocain.
La France, partenaire politique et économique de premier plan du Royaume, s’est contentée pour sa part de réaffirmer son soutien au « plan d’autonomie marocain comme une base de discussions sérieuse et crédible », ajoutant que “le conflit autour du Sahara occidental n’a que trop duré et fait peser un risque permanent de tensions, comme nous l’avons vu récemment à Guerguerate”.
Du côté de l’Espagne, autre partenaire principal du Maroc, aucune réaction officielle, en dehors de la réaffirmation de ce qui a déjà été affirmé, en l’occurrence le soutien à la centralité du rôle de l’ONU pour trouver une solution politique au différend régional créé autour du Sahara marocain.
Tout bien considéré, on n’a enregistré aucune réaction d’enthousiasme de la part des partenaires européens à la décision pourtant inédite et cruciale des États-Unis de reconnaître la souveraineté pleine et entière du Maroc sur ses Provinces sahariennes.
Avec ces réactions, il est clair que l’Europe s’inquiète à l’idée de se voir dessaisir d’une carte de pression majeure sur le Maroc, au profit des États-Unis d’Amérique qui vont désormais peser de tout leur poids pour ménager une issue politique au contentieux régional dans le strict respect de la souveraineté du Maroc sur ses Provinces sahariennes.
Face à cette situation, il est clair aussi que le Maroc doit changer de cap en étant plus exigeant et plus ferme à l’égard des « partenaires » européens qui ne peuvent se permettre de continuer à « faire chanter » indéfiniment le Maroc sur le principe de son intégrité territoriale. Le Maroc est désormais appelé à redéfinir ses relations diplomatiques avec ses « partenaires » européens, à l’aune de leur disposition à reconnaître ses droits inaliénables sur ses Provinces sahariennes.
Dit autrement, le dossier du Sahara doit être le principal déterminant du degré de coopération avec chaque pays européen, proche ou lointain.