C’est vraiment servir la soupe aux généraux algériens et faire leur jeu que de s’aligner sur l’appellation de leur créature « FRONT polisario » ou « JEBHAT Lpolisario »
(جبهة البوليساريو), ou ce qui est encore pire se limiter à dire « LJEBHA » (الجبهة). On l’entend et on le lit de plus en plus!
Des médias marocains patriotes tombent souvent dans ce piège. Ils confortent involontairement cette embrouille linguistique, fondement de la propagande du régime algérien, nourri d’une hallucinante haine contre le Maroc.
Suite aux dernières gesticulations à Guerguerat, des médias ne disent même plus « polisario » ou « front polisario »… ils disent tout simplement « LJEBHA »… comme si c’était une évidence !!!
D’abord un contresens et aussi un titre de respectabilité accordée gratuitement à cette entité indéfinissable.
C’est tout bénéfice pour l’intox d’Alger qui essaie de positionner, en vain, ce ramassis comme « le seul » représentant des sahraouis !
La notion de « front/jebha » a toujours été associée à des combats justes… Mais depuis qu’elle a été mise à la sauce du régime militaire algérien et instrumentalisée contre le voisin, son sens a été corrompu et sali.
L’emploi perfide de cette notion est dans la droite ligne des pratiques de falsification et de tripotage des signes et symboles de l’Histoire par les généraux algériens. Le mensonge, le faux et usage de faux sont leur seconde nature.
Non seulement ils ont copié et truqué le drapeau palestinien pour confectionner le « pseudo drapeau du polisario », mais ils ont pollué, corrompu et dégradé sémantiquement la notion de « front/jebha », liée un groupe de séparatistes, qu’ils ont abrités, financés et armés. Le mot ne veut plus rien dire.
Historiquement la notion de « front » est associée à des combats propres, légitimes et honorables. Front Antifasciste, Front Commun, Front de classe, Front de libération de peuples authentiques… et non pas un peuple « artificiel » fabriqué de toutes pièces par une police politique DRS/DSS, dans les années 70, pour dépecer un pays voisin.
Quelques exemples. Le « Front Populaire » français en 1936 qui fut une coalition de partis de gauche au pouvoir. Léon Blum en fut une image forte et respectée.
La Koutla, bloc politique créé en 1970 par des partis politiques d’opposition. Appelé aussi « Front démocratique », cette alliance a rejoint le gouvernement d’alternance en 1998 d’Abderrahmane El Youssoufi.
Le mot Front est aussi utilisé dans le cas d’alliance entre organisations politiques et syndicales pour des luttes sociales. Il reste crédible et opératoire lorsqu’il s’agit de mouvements sociaux, authentiques, populaires et inscrits dans la légalité.
Mais quand il s’agit d’une « jebha » issue de manœuvres tordues et de faux calculs « géostratégiques » d’un régime militaire… honni par son propre peuple et dont la communauté internationale se méfie sérieusement… là tout devient biaisé.
Alors cessons d’accoler FRONT ou JEBHA à ce truc indéfinissable. L’usage de l’acronyme « polisario » est très largement suffisant pour parler de cette « entité »!
L’humour populaire ne s’y est pas trompé. Il a sanctionné la créature indéfinissable et en la surnommant depuis longtemps… et en minuscules… « polizero » « poliza », « boulirazio » et même « polizbel »… La guerre se fait aussi par les mots.