L’instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a relevé, dans son rapport 2019, que les actions anti-corruption manquent d’efficience à même de créer un impact positif sur la vie des citoyens et des acteurs économiques.
Selon ce rapport, présenté jeudi, l’instance a procédé à la restructuration et la précision du contenu des programmes et des projets de la stratégie nationale anti-corruption, avec priorisation des actions, pour redynamiser et améliorer sa mise en œuvre afin d’obtenir plus d’impacts sur les citoyens et sur les acteurs économiques et institutionnels.
En s’appuyant, aussi bien, sur les données de base que sur les données ajustées, l’instance retient que la position du Maroc depuis plus de 15 ans se caractérise par une relative stagnation, notant que le pays continue à souffrir de l’ampleur du phénomène de la corruption et de la perception qui l’accompagne.
Dans ce sens, l’INPPLC a appelé à adopter une vision globale qui prenne appui sur des leviers fondamentaux, à même d’assurer une dynamique nationale forte, mobilisatrice et crédible, fondée sur un changement profond et irréversible, marqué par une tendance fortement baissière du fléau de la corruption et matérialisée par des résultats et des impacts perceptibles par le citoyen, de nature à renforcer la confiance et à favoriser une large mobilisation.
Ce travail de base a abouti à la proposition d’une restructuration de cette stratégie, accompagnée par une précision et une adaptation des contenus de ses programmes et projets, ainsi que d’une révision de son cadre de gouvernance pour plus d’efficience, de convergence et d’orientation vers les objectifs cibles.
Par ailleurs, une approche de mobilisation et d’interaction avec les acteurs de la société civile et les médias a été élaborée pour faire l’objet de concertation avec ces derniers.
L’instance a, dans ce sens, souligné l’importance de la participation effective de la société civile et son intégration totale avec l’effort national de la prévention et de la lutte contre la corruption, avec au fond un partage de valeurs, l’unification du référentiel et des objectifs et l’engagement et l’adhésion à un projet commun.
Partant de cette importance, l’instance a développé dans son analyse les perspectives de coopération entre les composantes de la société civile et l’instance, en fonction du profil de chacune de ses composantes.
D’un autre côté, le rapport comprend le bilan des efforts consentis par l’instance pour engager la mise en place des fondements organisationnels et fonctionnels nécessaires au renforcement de ses capacités d’intervention, dans la perspective de promulgation de la loi 46.19 et la mise en place de ses organes de gouvernance, à travers l’élaboration, notamment, du cadre et de la structure de fonctionnement de l’observatoire de l’instance et la définition des référentiels d’amélioration continue des compétences de ses collaborateurs.
Aussi, l’instance a consacré un volet de ce rapport à la place que devrait occuper la vision encadrant sa présence dans les médias sociaux, aussi bien pour vulgariser de la manière la plus large ses missions et attributions, que pour sensibiliser, mobiliser et interagir avec les utilisateurs de ces médias.
Ainsi, le premier rapport annuel de l’INPPLC fournit une analyse de la réalité de la corruption au Maroc et des perspectives de renforcement de la lutte contre ce phénomène, ainsi qu’un aperçu complet sur les travaux et chantiers lancés.
Le rapport de l’Instance, dont la volumétrie avoisine les 200 pages, est structuré autour de six axes principaux, à savoir le diagnostic et l’approfondissement de la connaissance objective du phénomène de la corruption, capitalisation sur les acquis et bilan de la période d’activité de l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC), le rôle clé qui revient à l’INPPLC dans le renforcement de l’arsenal juridique et institutionnel de prévention et de lutte contre la corruption et l’ouverture sur les horizons visés pour le modèle de développement souhaité pour le Maroc et les efforts consentis pour structurer l’Instance et mettre en place des mécanismes de gestion et les bases de sa gouvernance.
Il s’agit, également, des missions de l’Instance en termes de supervision, de coordination et de coopération institutionnelle en matière de lutte contre la corruption et la mise en œuvre du rôle de force de proposition de l’Instance, chargée d’émettre des avis et de formuler des recommandations sur les sujets en relations avec ses domaines d’intervention.
Le rapport annuel 2019 renvoie vers une série de rapports thématiques détaillés, pour approfondir et préciser certains de ses axes, lesquels rapports thématiques constituent la quintessence des différentes études et analyses qui ont été réalisées sur la période couverte par le rapport annuel et reprennent de manière plus détaillée les axes principaux dudit rapport.