L’artiste Ahmed Baddouj, une figure de proue du septième art amazigh au Maroc, s’est éteint samedi matin, à l’âge de 70 ans, des suites de son infection au coronavirus, apprend-on auprès de sa famille.
Le défunt a été transporté d’urgence, jeudi derneir, à l’hôpital provincial d’Inezgane avant d’être évacué vers l’hôpital régional Hassan II d’Agadir, suite à une aggravation de son état de santé.
Né en 1950 à Mesguina dans le village de Ifrkhs, Ahmed Badouj a été la fois un acteur, réalisateur, scénariste et homme de théâtre. Le défunt débute sa carrière au théâtre (en langue arabe) en 1978, puis il intègre la première troupe théâtrale amazighe « Tifawin » (lumières) fondée en 1985 par Lahoucine Bouizgaren.
Il a écrit de nombreux scénarios et de nombreuses pièces de théâtre dont la plus connue « Tagodi » (Le chagrin), une des premières pièces jouée par la troupe Tifawin dans les années 1980, et qui sera adaptée en 1995 en vidéo par Ahmed Badouj.
En 1992, il incarne le rôle d’Idder dans le premier film amazigh « Tamghart N’ourgh » (La femme en or) de Lahoucine Bouizgaren.
Sous la direction d’un autre pionnier du cinéma amazigh, Mohamed Mernich, il réalise plusieurs films, dont « Asnnane n Tayri » avec l’actrice Zahia Zahiri et dans lequel, il a également tenu un rôle, « Argaz igan Argaz », une comédie avec Abderhmane Ait Elhafed (Agzoum), puis le film « Arfoufen » une production de Mzouda Vision avec Mohamed Benhammou.
Avec Warda Vision, la société de production de Larbi Altit devenue Warda Production, il tourne « Tiyiti N’wadan », un drame en deux parties, dans lequel, on le retrouve aux côtés de Ahmed Nassih et Abdellatif Atif, deux acteurs issus de la troupe de théâtre « Tifawin ».
Plus récemment, il apparaît au petit écran dans la série de télevision « Tigmi Mkourn », Sitcom réalisée par Abdelaziz Oussaih et produite par Warda Production aux côtés d’autres acteurs de renom tels que Lahoucine Bardaouz, Abdellatif Atif et Mbark El Aattach.