Le parti d’extrême-droite espagnol, VOX, emboîte le pas à l’aile radicale de l’armée espagnole et agite l’épouvantail d’une « menace militaire » marocaine pour le royaume ibérique. Ce parti populiste pousse la paranoïa jusqu’à prétendre que la montée en puissance des Forces armées royales marocaines constituerait un danger pour la supposée « souveraineté espagnole » sur les villes marocaines occupées de Sebta et Melilla, et sur l’archipel des îles Canaries.
Les radotages du parti en question rapportées par Europa Press, ne s’arrêtent pas à ce stade. Joignant l’acte à la parole, il a même présenté une proposition à la Chambre basse espagnole pour demander à l’actuel gouvernement de coalition de gauche, présidé par le socialiste Pedro Sanchez, de consacrer jusqu’à 2% du PIB espagnol à l’armée.
Il n’est pas étonnant que ce parti populeux prenne le relais d’anciens « faucons » de l’armée espagnole, qui ont pris prétexte de la montée en puissance des FAR pour tenter de dissuader le gouvernement Sanchez de procéder à une éventuelle baisse du budget défense.
« L’Espagne maintiendra, ainsi, sa supériorité militaire en Méditerranée occidentale » qui lui permettra d' »assurer sa souveraineté sur les villes autonomes de Ceuta et Melilla, et sur l’archipel des Canaries », estime le parti dans ladite proposition.
« Le Maroc a considérablement augmenté les capacités de ses forces armées et dispose déjà d’une armée qui, avec 200 000 soldats, est parmi les plus importantes et les plus modernes d’Afrique ; grâce à une hausse de 50% de ses dépenses de défense au cours des dix dernières années », fait-il encore valoir.
Et ce n’est pas tout. Au-delà de la hausse du budget défense espagnol, le parti VOX, fondé en 2013 par d’anciens faucons du Parti populaire (PP), met en garde également contre les éventuelles répercussions sur l’Espagne du renforcement de la coopération militaire entre le Maroc et les Etats-Unis. Aussi appelle-t-il à un rapprochement renforcé avec Washington, dont le rôle serait « essentiel » pour l’Espagne « en cas de conflit » armé avec le Maroc.
« Depuis 2018, une base militaire américaine est opérationnelle à Tan-Tan, à environ 25 kilomètres de la côte atlantique et 300 km de l’archipel des Canaries. Il n’échappe à personne qu’une large base dans le sud du Maroc permettra au Pentagone d’atteindre des objectifs stratégiques d’une importance vitale pour ses intérêts », renchérit-il encore.
Une surenchère qui s’inscrit en faux avec la réalité des relations stratégiques entre les deux royaumes voisins, y compris dans le volet de la coopération militaire. Pourquoi alors agiter l’épouvantail d’un conflit armé dès lors que Rabat et Madrid ont toujours convenu de régler leurs différends, y compris territoriaux, par la voie du dialogue politique?