
Par: Hassan El Khabbaz

Si le taux de relogement des victimes du séisme d’Al Haouz dépassait 90 %, comme l’a affirmé le gouvernement Akhannouch, pourquoi leur « coordination » a manifesté hier devant le Parlement?
C’est qu’il y a maldonne. Une erreur dans la proportion mentionnée par le gouvernement dans sa déclaration, car les travaux ne peuvent pas dépasser cette proportion importante et les victimes sortent pour protester.
Il convient de noter que la question de la catastrophe d’Al Haouz est revenue au devant de l’actualité après l’inauguration du Stade sportif Prince Moulay Abdellah, sur lequel l’État a misé des milliards de dollars, ce qui en fait l’un des meilleurs stades du monde. Un exploit national qui ne saurait occulter l’enlisement regrettable du chantier de relogement des victimes du séisme qui a frappé la région d’Al Haouz il y a deux ans (8 septembre 2023).
Les réseaux sociaux ont été envahis par une photo poignante du stade flambant neuf et des tentes des victimes du séisme d’Al Hoceima. L’image confirme que le Maroc évolue à deux vitesses contradictoires.
La photo mentionnée ci-dessus est devenue virale, largement partagée sur les réseaux sociaux et a suscité de nombreux débats.
En effet, les victimes protestent contre « l’absence d’indemnisation équitable » pour toutes les personnes touchées. Le gouvernement aurait indemnisé certains et en aurait privé d’autres, ce qui a suscité un tollé.
Les protestataires ont manifesté à Rabat après avoir parcouru des centaines de kilomètres, scandant des slogans dénonçant leur exclusion, qui s’aggrave avec l’arrivée de l’automne et de l’hiver, lorsque se répète à nouveau le scénario des inondations, ce que vit littéralement la région ces jours-ci.
Les manifestants ont brandi le slogan : « Deux ans après le tremblement de terre… pouvons-nous espérer une justice territoriale avec un tel bilan ? » Ils portaient de nombreuses banderoles soulignant les dangers auxquels sont confrontés les victimes, leurs familles et leurs enfants, du fait de leur installation dans des conditions inadaptées et de la privation de leurs droits les plus fondamentaux et de conditions de vie décentes.
Youssef Dib, secrétaire général de la Coordination nationale des victimes du séisme d’Al Hoceima, a confirmé que « les trois régions touchées par le séisme souffrent toujours de l’exclusion, car certains dirigeants et agents d’autorité ont exclu un grand nombre de victimes », appelant à cet égard à « la libération du chef de la coordination ».
Il a poursuivi dans des déclarations à la presse : « Nous avons frappé à la porte de tous les départements concernés par cette affaire pendant deux ans, afin de clarifier les raisons de l’exclusion et de trouver une solution pour mettre fin aux souffrances, en vain. Toutes les parties ont refusé d’accueillir les véritables victimes et d’écouter leurs plaintes, alors qu’il s’agit d’un projet royal et d’un fonds auquel S. M le Roi, la majorité des citoyens et des pays amis du Maroc ont contribué. »





