La nouvelle historique est finalement tombée. « Le 10è président de la République algérienne démocratique et populaire, Abdelmajid Tebboune, effectuera le 15 août 2020 au Maroc, sa première visite officielle à l’étranger », a annoncé lundi l’agence de presse algérienne.
« C’est la première visite qu’effectue un Chef d’État algérien au Maroc, depuis le 6 février 1989, qui marqua la mémorable rencontre, à Ifrane, entre feus Hassan II et Chadli Benjedid », constate l’APS, rappelant que la naissance de l’Union du Maghreb arabe avait été scellée la même année à Marrakech, en présence des autres Chefs d’État maghrébins, feus Mouammar Kadhafi (Libye), Zinelabidine Benali (Tunisie) et Ould Tayaâ Mouaouya (Mauritanie).
La primeur donnée au Maroc par le nouveau Chef d’État algérien, investi président le 19 décembre 2019, excipe d’une volonté algérienne réelle de mettre à plat toutes les divergences bilatérales, y compris et surtout le conflit autour du Sahara, serpent de mer qui a longtemps empoisonné les relations entre les deux pays frères.
Le président algérien en a solennellement annoncé la couleur dans une interview accordée samedi 4 juillet 2020, au palais présidentiel El Mouradia, à la chaîne d’information en continu, France24. “Nous n’avons aucun problème avec les Marocains”. « Nous souhaitons le plus grand bonheur et tout le développement au peuple marocain frère”. « Nous sommes ouverts à toute initiative susceptible de normaliser nos relations avec nos frères marocains »…
Vous avez bien lu: « INITIATIVE ».
Sauf oubli, l’initiative avait bel et bien été mise sur la table par le Roi Mohammed VI lors de son mémorable discours du 6 Novembre 2018, commémorant le 43è anniversaire de la Marche Verte. Dans ce discours résolument tourné vers l’avenir, le Souverain avait en effet proposé à l’Algérie la création d’un mécanisme de dialogue conjoint pour mettre à plat tous les différends bilatéraux.
Tout le monde avait salué le bien-fondé de l’offre royale qui a surpris par sa force et son sens, notamment la France qui, par la voix du Quai d’Orsay, avait affirmé « avoir pris connaissance avec grand intérêt de la proposition faite par le Roi du Maroc d’un dialogue renouvelé avec l’Algérie ». « La France a toujours appelé de ses voeux le renforcement des liens entre le Maroc et l’Algérie, qui sont des partenaires majeurs auxquels nous unissent des liens d’une densité exceptionnelle », avait exhorté le département français des Affaires étrangères.
Il a donc fallu l’arrivée d’Abdelmajid Tebboune à la tête de l’État algérien et, selon les dernières indiscrétions, une « médiation » menée discrètement par le président français, Emmanuel Macron, pour rapprocher les points de vues et faire bouger les lignes.
À peu près trois ans se sont écoulés pour répondre à l’offre de dialogue et, sceller, mi-août prochain, la tant attendue réconciliation algéro-marocaine!!
« Tard, très tard », dites-vous.
Soit. Mais ne vous étonnez pas, Madame.
C’EST ARRIVÉ DEMAIN!!!