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Ahlam Lemseffer, au-delà du bleu

Du 15 avril au 08 juin 2025, à la Villa des Arts de Casablanca sera présenté le travail de l’artiste plasticienne Ahlam Lemseffer Mahla, «Zina, au delà du bleu». Dès les années 80, l’œuvre de Mahla s’expose tant au Maroc qu’à l’international. Ce qui se donne à voir aujourd’hui sur les cimaises casablancaises est un tournant pictural chez l’artiste.

“Être suffisamment distrait pour rencontrer l’inespéré.” Salah Stétié

Faire advenir l’imprévisible, au cœur des couches de peinture sculptées. L’essentiel est érigé en nécessité. Mahla continue sa quête d’absolu en dépouillant sa toile du superflu pour laisser surgir l’incertain. Par tâtonnements, le superflu s’estompe. Monochromes sonores, c’est une partition picturale que met en œuvre l’artiste, où les interstices s’assimilent aux soupirs musicaux. Silence d’un temps, le souffle est coupé face aux grandes toiles quasi monopigmentaires que cette obscurité assourdissante donne à contempler. Les vibrations des aplats assombris saisissent la réflexion de la lumière.

 

 

Nomade, venir d’ici ou d’ailleurs ne comporte aucune importance, venir de soi, là où la beauté se réfugie. Au-delà du bleu, au-delà de ce que l’on pense percevoir au premier regard, pour y découvrir la beauté. Mahla s’inscrit dans une abstraction complète. L’artiste interroge notre rapport à la beauté, l’épuration prend tout son sens dans sa transmission au regard. L’action du beau, cet élan vers l’autre, conduit à un esthétique intellectualisé.

Mahla peint, sculpte, installe, avec un sens de la composition géométrique façonnant avec ses gestuelles. Le bras dans son entièreté est guidé par une quête continuelle de vérité où l’imagination côtoie la beauté, laissant la lumière être le sujet substantiel.

Mouvements dansés, la rencontre entre les noirs multiples porte en elle cette nitescence. Les toiles dialoguent formant une seule entité, nous laissant divaguer à l’intérieur de ces discours.

Militante, l’art incarne ses nombreux combats, là où échoue le politique, la culture prend le relais de l’espoir. Pour Mahla, si ce qui est ressenti ne devient pas toile, cela n’aura jamais existé. L’imagination devient alors essentielle pour porter nos vérités et s’y tenir, un espace d’élévation spirituelle nécessaire.

Ainhoa Vernet

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