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ADDIS-ABEBA: L’ALGERIE SE RAPPELLE AU BON SOUVERNIR DE LA « DIPLOMATIE DE LA VALISE »

Le président algérien, Abdelmajid Tebboune, est arrivé un peu plus tôt que prévu à Addis-Abeba, qui se prépare à accueillir, les 15 et 16 février courant, le 38ème Sommet ordinaire des Chefs d’Etat africains.

L’heure est grave. L’Algérie est confrontée à la nécessité d’un changement urgent au plus haut sommet des décideurs après son cuisant échec à obtenir, mercredi 12 février, la majorité requise pour décrocher un siège au Conseil Paix et sécurité (CPS) au nom de l’Afrique du Nord, siège occupé par le Maroc depuis février 2022.

Or voilà: il semblerait que l’Airbus A340-50 à bord duquel est arrivé le président algérien dans la capitale éthiopienne transportait «autre chose que des passagers », pour paraphraser l’ancien MAE algérien, Abdelkader Messahel.

Qui a dit que l’argent n’a pas d’odeur ?

Un peu loin de l’Addis-Abeba Bole international Airport, où le président Tebboune a débarqué en catastrophe et -peut-être- en Robin des Bois, de curieuses mallettes ont subitement fait apparition dans les couloirs des hôtels addis-abébiens. Il n’est pas besoin d’être un devin pour imaginer ce que contenaient ces mallettes: des pétro et gazo-dollars pour tenter de détourner un scrutin, qui constitue pourtant un exercice diplomatique normal.

Retour de la diplomatie du portefeuille

Faute de pouvoir «sanctuariser» un siège au Conseil Paix et sécurité de l’Union africaine, qu’elle dominait historiquement entre 2003 et 2021, l’Algérie, effarée à l’idée d’une nouvelle déconfiture face au Maroc, devenu maître des horloges africaines depuis son retour en force à l’UA en 2017, a dépêché une armada de courtiers dans la capitale éthiopienne, avec – et c’est un secret de polichinelle- pour seule «arme de persuasion», le BILLET VERT. Les rêves de «grandeur» ont fait long feu et il faudra à la «Nouvelle Algérie» promise se contenter d’une logique d’épicerie et «convaincre» sur la base d’arguments sonnants et trébuchants.

Seulement voilà, cette « nouvelle Algérie » se trompe d’époque et de géographie lamentablement. L’ère des «Etats clients» est révolue à jamais, et les discours tiers-mondistes fossilisés, de surcroît infructueux, n’ont plus leur place dans l’Afrique Nouvelle; prétendre l’inverse, c’est faire preuve d’une grave cécité géopolitique dans un continent qui cherche à tisser des partenariats gagnant-gagnant, loin de la logique du chantage et de l’achat des voix.

Par cette attitude déphasée, du reste pathétique, l’Algérie se met en porte-à-faux avec une structure panafricaine qu’elle a instrumentalisée pendant des années pour tenter d’asseoir son hégémonie.

Une hégémonie de pacotille.

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