Investiture de Donald Trump : le nouveau président des États-Unis prête serment ce lundi

À midi précise, heure de Washington, le 45ème président de la première puissance mondiale (2017-2021) débutera son second mandat, succédant au démocrate Joe Biden. Il deviendra aussi, à 78 ans, le chef d’État américain le plus âgé jamais investi.

Une cérémonie à l’intérieur en raison du froid 

Une main posée sur une bible héritée de sa mère, il jurera de « protéger la Constitution » sous la coupole du Capitole, là même où le 6 janvier 2021, ses partisans avaient tenté d’empêcher le Congrès de certifier la victoire du président démocrate sortant. La cérémonie se déroule habituellement à l’extérieur, mais le protocole a été chamboulé pour cause de vague de froid.

Donald Trump l’a emporté nettement le 5 novembre face à la vice-présidente démocrate Kamala Harris. Dès lundi, il a promis un déferlement de décrets, notamment pour endiguer ce qu’il qualifie d' »invasion » de migrants sans papiers.

Donald Trump veut s’attaquer à la « folie transgenre »

Le milliardaire républicain, qui vient de lancer une cryptomonnaie susceptible de faire flamber sa fortune personnelle, veut aussi s’attaquer à la « folie transgenre » et aux programmes scolaires de sensibilisation au racisme. Il devrait annoncer des grâces pour les assaillants du Capitole condamnés à la suite du 6 janvier 2021, lever des mesures de protection de l’environnement afin de doper la production de pétrole, augmenter les droits de douane.

A long terme, il veut mettre fin au conflit en Ukraine, se « venger » de ses adversaires politiques, « redresser » la presse et réduire massivement la dépense publique – il sera conseillé en cela par l’entrepreneur multimilliardaire Elon Musk, figure incontournable du nouveau pouvoir. « Demain à midi, le rideau tombera sur quatre longues années de déclin américain », a-t-il assuré dimanche à ses partisans, réunis pour un ultime meeting à Washington.

Sa première élection avait causé une commotion dans le pays et le monde. Son retour se fait dans une forme de résignation, sans manifestations de masse. Les chancelleries des pays alliés s’efforcent, à de rares exceptions près, de faire bonne figure face à ce président américain qui parle ouvertement d’annexer le Canada.

L’humiliation de Biden

Après avoir assisté à un service religieux dans une église toute proche de la Maison Blanche, Donald Trump sera reçu par le président démocrate sortant, comme le veut l’usage, pour un thé. Joe Biden, qui conclut un demi-siècle de vie politique sur une humiliation planétaire, a orchestré une transition d’une scrupuleuse civilité.

Donald Trump, enragé par une défaite qu’il n’a jamais reconnue, avait au contraire claqué la porte de la Maison Blanche avec fureur il y a quatre ans, sans assister à l’investiture de son successeur.

Le vice-président chinois Han Zheng et les multimilliardaires de la tech assisteront à la cérémonie d’investiture. Les anciens présidents Bill Clinton, George W. Bush et Barack Obama voisineront avec des dirigeants et personnalités d’extrême-droite.

Un dispositif de sécurité exceptionnel

Le dispositif de sécurité sera exceptionnel, après deux tentatives d’assassinat contre le républicain cet été : 48 kilomètres de hautes barrières et 25.000 policiers déployés. Après son discours d’investiture, le nouveau président assistera à la traditionnelle parade, qui se déroulera elle aussi en intérieur, dans une salle de spectacles de la capitale américaine. La journée sera conclue par des bals.

L’ancien promoteur immobilier et animateur de téléréalité a la majorité, de peu, au Congrès. La Cour suprême est ancrée à droite. Il a choisi ses ministres et conseillers avec la loyauté pour principal critère. Son emprise sur son parti est immense.

Mais Donald Trump, au faîte de son pouvoir politique, débute aussi lundi sa sortie de scène. Dans ce pays en perpétuelle campagne que sont les États-Unis, il lui faut se résigner à n’être plus jamais candidat, ce rôle dont il se délecte, sauf coup de force contre la limite constitutionnelle de deux mandats.
AFP