Revue de presse. Les quotidiens arabophones sont revenus sur deux sujets qui retiennent l’attention de l’opinion publique depuis quelque temps en l’occurrence la guerre déclarée par les écoles privées au gouvernement et aux parents d’élèves ainsi que l’affaire Amekraz. Sans oublier l’autre guerre qui se passe en catimini entre le gouvernement et le Parlement sur le projet de loi de finances rectificative.
Quelques heures après que les représentants des écoles privées ont menacé d’organiser une grève à l’échelle nationale pour faire pression sur le gouvernement, l’un des leurs a proféré des menaces directes envers les parents d’élèves qui ont refusé de payer les frais de scolarité. Taoufiq Laalaj, puisque c’est de lui qu’il s’agit, rapporte Al Massae dans son édition du mardi 23 juin, a dans une vidéo indiqué que les établissements de l’enseignement privé ont établi des listes noires des parents d’élèves « indisciplinés ». Au moment où le lobby de ce secteur s’active à faire chanter l’Etat pour qu’il accepte un plan d’urgence de sauvetage financier, le sieur Laalaj promet tous les maux du monde à tous ceux qui essayeraient de transférer leurs enfants dans d’autres écoles.
L’homme qui était dans un état hystérique a poussé l’effronterie jusqu’à dire que les écoles privées ont élaboré une application informatique qui leur permet de détecter les mauvais payeurs et du coup priver leurs enfants de scolarisation.
Le quotidien Al Akhbar qui traite le même sujet dans son édition du même jour, souligne que le ministre Amzazi a rendu service aux élèves en mettant à la disposition des candidats au Baccalauréat le système massar pour retirer leurs convocations pour passer l’examen. Car, tenez-vous bien, certaines écoles privées ont mis en garde les candidats de retirer les convocations à distance à travers le site du ministère de l’Éducation sans qu’ils soient validés par leurs établissements. Une manière de faire pression sur les parents d’élèves et une autre manœuvre dilatoire parmi tant d’autres que les établissements privés utilisent pour contraindre les parents d’élèves à payer les frais de scolarité qui n’ont pas été dispensés depuis la déclaration de l’état d’urgence sanitaire.
Mohamed Amekraz. Une mise au point qui fait pschitt
Le ministre du Travail et de l’insertion professionnelle, Mohamed Amekraz, ne sait plus à quel saint se vouer depuis qu’il a été pris en flagrant délit de fraude vis-à-vis de la CNSS dont il préside pourtant le conseil d’administration. L’avocat qui n’a pas déclaré à la CNSS ses employés dans son cabinet à Agadir a essayé de jouer un tour de passe-passe pour essayer de camoufler l’affaire. Cette fois-ci, il a tenté de duper l’opinion publique en publiant sur sa page Facebook un message (droit de réponse) signé par le responsable juridique de son cabinet, Abass Madani, dans lequel il affirme que ses secrétaires sont déclarés à la CNSS et jouissent de tous leurs droits.
Peine perdue, voire début d’un autre scandale, rapporte le quotidien Al Akhbar dans son édition du mardi 23 juin, car le ministre a essayé de tricher une deuxième fois mais il a été encore épinglé. Et pour cause, dès que l’affaire s’est répandue, son adjoint s’est empressé, vendredi dernier, pour aller s’affilier à la CNSS et annoncer sur les réseaux sociaux que son cabinet est en règle avec cette institution. Sauf que cette supercherie n’a pas duré longtemps puisqu’il a oublié de préciser que l’affiliation à la CNSS sous le numéro 1.951.409 n’a été faite que le vendredi 19 juin. Cette nouvelle triche n’a fait qu’envenimer les choses pour un homme qui en tant que ministre du travail préside le conseil d’administrations de la CNSS et se permet de la déplumer en tant qu’avocat.
Loi de finances rectificative. Bras de fer entre le gouvernement et le Parlement
Avant même qu’elle ne soit finalisée par le gouvernent, la loi de finances rectificative suscite déjà des débats animés, voire houleux, aussi bien au sein de l’Exécutif que dans l’enceinte du Parlement où l’on enchaîne réunion sur réunion depuis deux semaines. Les parlementaires ont mis l’accent sur la nécessité d’une coordination avec le gouvernement et la chambre des conseillers afin d’adopter une méthodologie de débats qui privilégie l’efficacité. Pour ce faire, le bureau a indiqué qu’il a poursuivi l’examen de toutes les questions procédurales relatives au projet de loi de finances rectificative à travers une approche participative avec toutes les parties concernées. Quant au gouvernement, il n’a pas encore soumis ce projet au Parlement bien que Saad Eddine El Othmani ait annoncé, il y a déjà un mois, que l’Exécutif prépare un projet de loi rectificative des finances imposée par la pandémie du coronavirus.
Un retard qui s’explique par l’existence de divergences majeures, entre l’Exécutif et le législatif, au niveau des procédures et plus particulièrement sur la partie qui va discuter et voter le projet. Selon les informations recueillies par le quotidien Al Ahdat Al Maghribia dans son édition du mardi 23 juin, le gouvernement veut que ce projet de loi soit discuté uniquement au sein des commissions de finances des deux chambres sans passer par les autres commissions. Une proposition que refuse le Parlement qui préconise l’étude des budgets sectoriels dans toutes les commissions de l’institution législative avant que la loi de finances rectificative ne soit votée en séance plénière.