Le ministre espagnol des Affaires étrangères a accordé, hier lundi 15 janvier, une interview au quotidien « El Periodico ». Dans cette interview, José Manuel Albares a exposé les principaux défis de l’Espagne sur la scène internationale. Outre la guerre de Gaza qui a franchi les 100 jours, le projet de reconnaissance de l’Etat palestinien par le Royaume d’Espagne, la guerre russo-ukrainienne… les relations hispano-marocaines ont occupé une place de choix dans cette interview. Tour d’horizon.
Interrogé sur l’élection du Maroc à la tête du Conseil des Droits de l’Homme des Nations unies, M. Albares a répondu: « L’Espagne est heureuse que le Maroc, pays voisin et ami, puisse occuper cette position internationale « .
Concernant la feuille de route conjointe adoptée en avril 2022, M. Albares a précisé: « Il n’est pas si évident qu’il existe une feuille de route entre deux pays voisins. L’Espagne et le Maroc y sont parvenus. Et puis, quand on voit les résultats de la lutte contre les mafias de la traite humaine, la chute des réseaux jihadistes, le commerce bilatéral entre les deux pays, qui a atteint 20 milliards d’euros et va le dépasser (environ 3% de plus). Quand on voit tous ces éléments, on se rend compte que la feuille de route est très bénéfique pour les deux pays ».
S’agissant de l’ouverture de la douane commerciale de Sebta et la création de celle de Melilia, M. Albares a rétorqué: « Comme vous pouvez l’imaginer, je ne suis pas un expert en douane. Il existe un groupe de travail qui s’en charge. Si vous me permettez, une réflexion qui va un peu plus loin: jamais dans l’histoire il n’y a eu de bureau de douane à Ceuta et celui de Melilla est fermé depuis 2018. Et cela n’a ému personne, et personne n’a sourcillé à ce sujet. . Cela semblait être la chose la plus normale pour tout le monde. Et juste au moment où arrive la feuille de route, un moment d’amitié et de confiance extraordinaire entre l’Espagne et le Maroc et où l’ouverture est proposée pour la première fois dans l’histoire, il semble que c’est à ce moment-là que des problèmes surgissent. Il y a quelque chose de vraiment incohérent ».
Evoquant la position du Parti populaire espagnol envers le Maroc, M. Albares a confié « être surpris par ce dangereux tournant anti-marocain que le Parti populaire a connu, de manière de plus en plus profonde et sérieuse, depuis l’arrivée de M. Feijóo ». « Honnêtement, je ne sais pas au nom de quelle politique étrangère le PP continue de vouloir affronter le Maroc. Veulent-ils revenir à leurs origines, aux affrontements avec le Maroc comme à Perejil (crise autour de l’îlot de Leïla) ? La politique proposée par le gouvernement est une politique d’amitié et de relations extraordinaires avec tous ses voisins, en particulier avec ceux d’entre nous qui ont une frontière terrestre, et de paix au Moyen-Orient », a expliqué M. Albares.