Au micro de la radio publique française RFI, Ahmedou Ould Abdallah, ministre mauritanien des Affaires étrangères (1979-1981) et Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest ( 2003 à 2007), a déclaré que « la reconnaissance de la marocanité du Sahara par le Mali n’est pas à exclure ».
La déclaration du diplomate mauritanien intervient alors que les relations malo-algériennes traversent une crise inédite, après l’invitation faite par le président algérien il y a une semaine à l’imam malien, Mahmoud Dicko, farouche opposant au gouvernement malien de transition. Bamako, qui a dès lors rappelé son ambassadeur, a « élevé une vive protestation » contre Alger, accusée à juste titre de traiter, non « d’Etat à Etat », « mais avec des personnes connues pour leur hostilité au gouvernement malien, et d’autre part, avec certains mouvement signataires » de l’accord de 2015 « ayant choisi le camp des terroristes ».
Mais l’éventualité d’une reconnaissance de la marocanité du Sahara par le Mali n’est pas liée directement à la crise actuelle. Selon Ahmedou Ould Abdallah, les dirigeants maliens, dont l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta, « ont toujours voulu reconnaître la marocanité du Sahara, mais ils ne voulaient pas gêner un partenaire algérien qui est très important dans la lutte contre le terrorisme ».
Or, les autorités maliennes accusent aujourd’hui ouvertement Alger de parrainer aussi bien les terroristes que les séparatistes tdu Mali (rebelles touaregs du Cadre stratégique permanent (CSP) et jihadistes du Groupe de soutien à l’Islam et aux musulmans (Jnim) d’Iyad Ag Ghaly.
Bamako a donc intérêt à faire cause commune avec Rabat pour déjouer les plans malveillants d’Alger, parrain du terrorisme et du séparatisme dans la région.