Jeudi 11 mai 2023, le Parlement européen a dénoncé à une très large majorité les graves violations des droits humains en Algérie. 536 ont voté pour (96%), 4 contre (0,7%) et 18 abstentions (3%).
Un nombre très limité d’eurodéputés n’a donc pas voté en faveur de cette résolution (seulement 22 sur 558, dont 18 abstentions). Qui sont alors ces abstentionnistes? Pourquoi ont-ils faux bond lors du vote de cette résolution appelant à libérer tous les détenus d’opinion et à respecter la liberté de la presse?
Il faut d’abord noter que, parmi ces 18 absentionnistes, 5 (bien Cinq) n’ont pas tremblé pour voter en faveur de la résolution sur le Maroc, le 19 janvier dernier. Ce qui en dit long sur la duplicité de ces preux chevaliers des « deux poids deux mesures », du double standard et de la perception biaisée d’une cause qui, selon la Déclaration universelle des droits de l’Homme, est une et indivisible.
Il faut également noter que ces 5 eurodéputés sont logés à la même enseigne idéologique, le communisme, et en particulier le stalinisme qui a marqué au fer rouge l’histoire de l’URSS. On n’est donc pas surpris qu’ils se mettent au service de l’agenda du « politburo » algérien et ses méthodes héritées de l’ex-KGB.
Mais passons, car le fond de verre laisse transparaître autre chose que de simples reliques idéologiques fossilisées. Les 5 eurodéputés, par qui le scandale est arrivé, ne sont pas tous en odeur de sainteté. L’un d’eux, l’Espagnol MANU PINEDA (vice-Président du pseudo « Intergroupe pour le Sahara occidental »/GUE/ESPAGNE), fait déjà l’objet d’une enquête sur un récent séjour de 22 nuits en territoire vénézuélien, offertes par le Parti socialiste unifié (créé en 2007 par l’ex-satrape de Caracas, Hugo Chavez)!!! Faut-il alors s’étonner qu’il n’ait pas suivi l’orientation de son groupe politique -Gauche unitaire européenne, GUE- (sur 29 présents 26 ont voté pour la résolution) ou encore de la délégation de son pays (sur 46 eurodéputés espagnols présents, 44 ont voté pour la résolution)???
Au suivant… Sandra Maria de Brito Pereira et João PIMENTA LOPES, membre du Parti communiste portugais, a également « brillé » par son abstention du vote en faveur de la résolution sur l’Algérie. Il n’est pas non plus étonnant qu’elle ait faussé compagnie à son groupe (GUE), pour l’évidente raison qu’elle fait partie du soi-disant « Intergroupe pour le Sahara occidental », instrument créé et téléguidé par les services algériens pour nuire à l’intégrité territoriale du Maroc.
Idem pour Lefteris NIKOLAOU-ALAVANOS (NI/GRECE) et Kostas PAPADAKIS (NI/GRECE)… Ces derniers, d’obédience communiste aussi, n’ont pas suivi la tendance générale du vote des Non-Inscrits (sur 20 présents 12 ont voté pour la résolution) ni de leur pays (sur 12 eurodéputés grecs, 9 ont voté pour la résolution).
Ce choix montre le décalage de ces eurodéputés avec l’orientation générale au sein du Parlement européen qui condamne la violation des Droits de l’Homme en Algérie. Il dévoile leur approche sélective lorsqu’il s’agit de traiter la question noble des Droits de l’homme. Ce choix confirme également que loin des principes et valeurs annoncés et des discours prononcés, ces eurodéputés agissent au sein du Parlement européen pour le seul objectif de servir l’agenda politique de l’Algérie.
Dans le contexte actuel de l’affaire « QatarGate », il y a lieu de s’interroger sur la contrepartie pour cette prise de position en faveur de l’Algérie.
Un signe qui ne devrait pas tromper: l’eurodéputé espagnol Miguel URBAN CRESPO (GUE) a préféré s’éclipser au moment du vote, alors qu’il était le « Pen holder » du projet de résolution pour son groupe politique et donc engagé dans le drafting général de la proposition de résolution commune.