Sans se faire le héraut de l’émergence d’un nouvel ordre mondial, suite à cette bourrasque qui s’abattit sur l’humanité, nous pouvons d’ores et déjà constater les paralogismes -voire sophismes- économiques communément admis.
La force économique voire son hégémonie sont loin d’être des facteurs crédibles d’évaluation de la qualité de développement des pays ; fruits d’agrégats économiques dont le commun des mortels saisit rarement le sens.
Les bonnes gens constatèrent de visu la gestion très disparate de cette crise inédite, qui ne fut en aucun cas tributaire du classement des pays selon le FMI, la Banque Mondiale, l’OCDE, l’ONU et autres organismes…
Nous avons vu des pays dits développés dont la diplomatie se rapproche souvent d’un paternalisme frisant le dédain avec ce que cela comporte de conséquences dramatiques pour leur population.
Pendant ce temps-là, d’autres pays qu’il a de tout temps fallu « aider » engagèrent de meilleures approches, résultats à l’appui puisque le compte morbide y fut beaucoup moins grave.
Si ce n’est la richesse économique qui fut un facteur d’efficacité et d’efficience, peut-être est-ce le développement humain ? Non plus, puisque qu’il n’y a aucune corrélation avec les classements IDH, indices de référence en la matière.
In fine, ni richesse ni IDH ne furent déterminants dans la gestion de cette crise mondiale mais à mon sens plutôt la gouvernance et les choix politiques avisés ; soutenus en cela par des appareils étatiques et tissus économiques qui firent preuve de réactivité.
Que ce soit des pays émergents ou développés, certains ont eu la clairvoyance de prendre les décisions adaptées malgré l’incertitude et les avis scientifiques généralement antinomiques.
La situation actuelle a montré non seulement les limites de la rhétorique économique actuelle, mais aussi démontré ses raisonnements fallacieux visant à justifier l’ouverture de nouveaux marchés alimentant ainsi la spirale spéculative ; qui est le vrai moteur d’une économie globale où la finance a supplanté la production.
Il serait logique de revoir le concept d’émergence économique, sous-entendu émergence de nouveaux marchés, appellation préférée depuis près de trois décennies à celle des pays en voie de développement, du tiers-monde, sous-développés, du sud et j’en passe sinon le nord s’y perdra.
Incontestablement, le monde ne s’est pas fait et ne va pas non plus se refaire en un jour, mais les outils de production nationaux gagneront à être (re)consolidés, puisque l’on a vu dès le départ de cette crise qu’en lieu et place de communauté internationale ou d’économies intégrées, ce fut plutôt un chacun pour soi et virus pour tous.