L’histoire humaine est ponctuée d’événements dramatiques, qui n’eurent pas que des conséquences néfastes. Les guerres médiques de l’antiquité qui par exemple amorcèrent notamment l’émergence d’un âge d’or grecque. La grande peste du moyen-âge qui fut l’une des causes de la fin de la féodalité et l’avènement de la renaissance. La seconde guerre mondiale qui eut pour conséquences les tentatives unionistes européennes.
Les exemples sont légion, et l’on peut oser prétendre que cette crise #Covid-19 pourra également être un déclic annonciateur de bouleversements à durée variable.
Sans tenter de pratiquer une prospective poussée, arrêtons-nous un instant sur l’enseignement. Nous le savons, c’est un domaine qui a de tous temps constitué un facteur sine qua non du développement et l’émergence des nations. Chez nous, il n’a eu cesse d’être malmené, à coup de marocanisation mal conduite, d’embauches massives mal avisées et de privatisations non encadrées.
Ajoutons à ce menu fretin une bonne dose de programmes scolaires déphasés et des débats ponctuels hors sujet, nous avons donc aujourd’hui un Maroc en queue de classement PISA de l’OCDE.
Ce programme international pour le suivi des acquis des élèves mesurant les performances des systèmes éducatifs, juge assez sévèrement nos (non) performances en la matière, toutes matières confondues par ailleurs. Un enseignement où le secteur privé est majoritairement héraut d’un capitalisme à dominance financière ainsi que d’un secteur public surmené en perpétuelle régression.
Cet enseignement sur qui personne n’aurait parié un copeck ni un drachme, s’est courageusement adapté au contexte actuel, il est vrai faute d’alternative.
A l’instar d’autres pays mieux lotis, le corps enseignant de tout horizon s’est jeté dans cette bataille à l’issue incertaine avec des directives souvent éclairées des autorités même quand faites à la va-vite.
Malgré l’opportunisme d’une frange du secteur privé sans généralisation simpliste, celui-ci reste in fine assujetti à la loi avec des outils de contrôle étatique dont il serait idoine de faire bon usage.
Cette crise a eu pour résultat de remettre à jour les dysfonctionnements d’un secteur qui devrait figurer parmi nos priorités, puisque l’avenir d’un pays ne peut se faire que par un capital humain promptement valorisé.
Nos enfants méritent d’avoir une éducation dans le sens noble du terme, développant ainsi leur potentiel avec des programmes basés sur nos spécificités et notre ancestrale histoire, loin de toute instrumentalisation par définition éphémère.
Les problèmes ne se résolvent qu’en les prenant à bras le corps, avec une volonté inébranlable frisant parfois le volontarisme.
«Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait», cette citation inspirante de Mark Twain est à méditer.