QUAND NOS TÉLÉS « FONT DU RAMDAM » AVEC DES REDONDANCES ET… DES INEPTIES

Grand était notre espoir de voir nos télés se surpasser et se hisser au niveau de la situation exceptionnelle que traverse le Maroc et contribuer, à leur niveau, à alléger les souffrances occasionnées par le couvre-feu, à travers des émissions dignes de l’intelligence du commun des téléspectateurs, alliant humour intelligent et instruction utile.

Or, ne voilà-t-il pas que cet espoir est encore une fois douché!

On en est certes au tout début de ce mois de Ramadan; d’aucuns diront, pas vraiment à tort, qu’il est encore tôt pour se hasarder à des « jugements ». Soit. Mais force est de constater que l’on se trouve DÉJÀ devant les mêmes têtes!, les mêmes vieux-nouveaux scénarios!, les mêmes scénographies recyclées ou presque et, last not least, devant cette même avalanche d’inepties qui ne font d’ailleurs rire personne ou presque!!!

Le Maroc manque-t-il à ce point de talents pour que nos télés se rabattent sur les mêmes pitres bons pour débiter des fadaises à n’en plus finir? On nous sert du blabla là où il doit y avoir de l’interprétation, du vacarme là où il doit y avoir des situations, du bric-à-brac là où il doit y avoir de la construction dramatique… Même les caméras cachées ne font plus rire, enfin presque, puisqu’elles manquent terriblement d’imagination, quand ce n’est pas de vraisemblance tellement elles sont déconnectées de la réalité des Marocains!

«Mchiti fiha» est l’illustration pathétique de ce manque inquiétant d’imagination. Le concept de cet ersatz de caméra cachée est d’ailleurs devenu, au fil des Ramadans, une redondance dont 2M, pour ne citer qu’elle, se serait bien passée. Idem pour ce déluge de «sit-conneries» qui n’intéresse plus personne, tant et si bien que l’on se met à déjà regretter le bon vieux temps de « Lalla Fatima » avec Saâd Allah Aziz et Khadija Assad!

Autant dire que nos télés sont toujours rétives au changement. Et ce changement sollicité par les Marocains n’aura jamais lieu en l’absence d’une véritable vision soucieuse d’asseoir les critères de méritocratie, privilégier les idées et installer l’esprit de la concurrence loyale entre les sociétés de production.

Il est sidérant de constater que nos plateaux de télévision soient toujours le monopole des mêmes producteurs, et donc des mêmes visages, des mêmes scénarios et des mêmes décors. Et pourtant, le Maroc regorge de talents capables de hisser le niveau et servir une production qui respecte l’intelligence du téléspectateur.

Courage, continuez de dormir!