Interrogé sur l’accueil réservé par le régime de Pretoria mardi au chef de la milice séparatiste, qu’on ne nomme plus par charité, le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, a remis les pendules à l’heure.
« Ce qui vient de se passer à Pretoria, c’est du show ni plus ni moins« , a asséné le chef de la diplomatie marocaine, lors d’une conférence de presse organisée en marge de ses entretiens avec la ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur et des Institutions culturelles fédérales du Royaume de Belgique, Mme Hadja Lahbib.
La mise en scène sud-africaine, une de plus (et de rien!), appelle quelques remarques. « Ce n’est pas la première fois que l’Afrique du sud emprunte cette voie. Depuis 2005, ce pays multiplie les positions négatives, extrémistes, mais cela dénote plutôt une impuissance, nullement une force », a clarifié M. Bourita. « En 2005, quand elle a reconnu l’entité fantomatique, Pretoria croyait que le monde allait la suivre sur cette voie. Or, 20 pays ont, depuis, retiré leur reconnaissance de l’entité fantoche, dont 7 sont situés dans le voisinage immédiat de l’Afrique du sud », a fait observer M. Bourita.
Et ce n’est pas tout! « L’Afrique du sud a intégré le Conseil de sécurité de l’ONU à quatre reprises, en 2005, 2007, 2011 et en 2019, sans qu’elle ait pu rien changer », a-t-il fait constater également. Et d’enfoncer le clou: « 23 pays africains, soit la moitié du continent, ont ouvert des consulats généraux dans les provinces du sud marocain. 90 pays soutiennent aujourd’hui l’Initiative du Maroc pour l’octroi d’un statut d’autonomie pour le Sahara ».
N’en déplaise à l’axe Alger-Pretoria,« le Maroc a réintégré l’Union africaine en 2017 », a encore rappelé le ministre Bourita, précisant que Pretoria, par ses gesticulations et ses agissements gratuitement hostiles, « se met du mauvais côté de l’Histoire ».
Or voilà où le bât devrait blesser. Pretoria doit comprendre qu’à travers la poursuite de cette position, elle met en danger ses propres intérêts. « Une entreprise sud-africaine ne peut gagner de l’argent au Maroc en restant les bras croisés face aux agissements de son gouvernement », a averti M. Bourita, rappelant à juste titre une phrase clef du discours prononcé par SM le Roi le 20 août 2022, à l’occasion du 69e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple. « Le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international, et l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats que le Royaume établit », avait souligné le Souverain.
En se cramponnant à sa posture pathétiquement tiers-mondiste, en déphasage avec les nouvelles réalités géopolitiques, il est clair que l’Afrique du sud se met du côté des perdants.