Union africaine: le Conseil de Paix et de Sécurité souligne la responsabilité première des États membres dans le combat contre la pauvreté et la lutte contre le terrorisme et la radicalisation

Le Conseil de Paix et de Sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) condamne fermement tous les actes terroristes et souligne la responsabilité première des États membres dans le combat contre la pauvreté et le sous-développement, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme violent.

Dans un communiqué ayant sanctionné sa réunion ministérielle tenue le 7 octobre courant sur le thème « Développement et déradicalisation comme leviers de lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent » qui a été présidée par le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, M. Nasser Bourita, le CPS de l’UA condamne fermement tous les actes terroristes, quel que soit le prétexte sous lequel ils sont commis, ainsi que l’utilisation abusive des technologies de l’information et de la communication, y compris l’Internet et les réseaux sociaux, par des groupes terroristes.

Le CPS souligne la responsabilité première des États membres dans le combat contre la pauvreté et le sous-développement, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme violent, et à cet égard, encourage les États membres à redoubler d’efforts pour remédier à tous les déficits de gouvernance qui peuvent être facilement manipulés par les groupes terroristes et extrémistes, à renforcer davantage la capacité des institutions de l’État pour veiller à ce qu’elles s’acquittent de leurs mandats respectifs, à adopter des politiques inclusives et à être attentives aux griefs légitimes, en particulier ceux des sections marginalisées et défavorisées de la société.

Le CPS souligne également la nécessité d’une mise en œuvre rapide de toutes les décisions adoptées par le Conseil et la Conférence de l’Union, en particulier la décision [Ext/Assembly/AU/Dec.(XVI)] adoptée par la 16e session extraordinaire de la Conférence de l’UA, tenue le 28 mai 2022 à Malabo en Guinée équatoriale, insistant sur la nécessité de réviser tous les cadres et instruments de l’UA sur la lutte contre le terrorisme et, dans ce contexte, demande à la Commission de l’UA d’inclure la lutte contre la radicalisation et les idéologies extrémistes dans la révision envisagée du Plan d’action africain sur la prévention et la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.

Le CPS demande à la Commission, par l’intermédiaire du Centre africain d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT), de continuer de fournir un appui au renforcement des capacités techniques des États membres et, au Comité des services de renseignement et de sécurité d’Afrique (CISSA), de continuer également de fournir des alertes précoces crédibles, en vue de renforcer les capacités de prévention des États membres et des Communautés économiques régionales et des Mécanismes régionaux.

Le CPS réitère l’appel lancé à tous les États membres, qui ne l’ont pas encore fait, pour qu’ils signent et ratifient tous les instruments africains et internationaux de lutte contre le terrorisme, y compris la Charte africaine des valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local, ce qui est une condition préalable essentielle à la réalisation de l’Agenda 2030 pour le développement durable et du Cadre de développement régional de l’Agenda 2020 de l’Union africaine.

Le CPS implore tous les États membres de renforcer la coopération et la collaboration dans la lutte contre les fléaux que sont le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme violent, et d’approfondir et d’intensifier leurs efforts de sécurité collective, notamment en partageant des informations et des renseignements, en menant des opérations conjointes, en signant des accords d’extradition, ainsi qu’en créant des plateformes ou des forums pour partager leurs expériences, leurs meilleures pratiques et les enseignements tirés de la prévention et de la lutte contre le terrorisme, la radicalisation et l’extrémisme.

Il insiste sur la nécessité d’adopter des approches globales et multidimensionnelles à l’échelle de l’ensemble du gouvernement et de la société, et sensibles aux droits de l’homme, qui s’attaquent efficacement à toutes les causes profondes structurelles et fondamentales, aux moteurs et aux facteurs possibles qui facilitent la radicalisation et l’extrémisme violent et réaffirme le rôle important des femmes et des jeunes, y compris des victimes du terrorisme et de l’extrémisme violent, dans la prévention et le règlement des conflits et dans la construction de la paix, et souligne qu’il importe qu’ils participent effectivement et pleinement à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans d’action nationaux et régionaux pour la prévention de l’extrémisme violent.

Le CPS encourage en outre les États membres à assurer la présence effective de l’État et la fourniture de services publics/sociaux de base sur l’ensemble de leur territoire et à éviter la création d’espaces non gouvernés et invite les États membres à redoubler d’efforts pour promouvoir l’inclusion, une culture de la paix, la tolérance et le dialogue interculturel et interreligieux, ainsi que la compréhension du respect mutuel de la dignité humaine, du pluralisme et de la diversité, notamment par le biais des programmes d’enseignement nationaux.

Il souligne l’importance de la réconciliation et de la cohésion nationales, notamment par le dialogue et les négociations, afin de faciliter la reddition volontaire et la réhabilitation des terroristes et des extrémistes, et à cette fin, demande à la Commission de l’UA d’élaborer, dès que possible, un recueil des meilleures pratiques africaines en matière de réconciliation nationale, qui sera soumis à l’examen du Conseil.

Le CPS souligne aussi le caractère central d’un système national de justice pénale fondé sur le respect des droits de l’homme et de l’État de droit, sur les garanties d’une procédure régulière et d’un procès équitable, qui constitue l’un des meilleurs moyens de promouvoir efficacement la responsabilisation et de prévenir le terrorisme.

Il souligne le rôle essentiel des médias, des institutions religieuses, des établissements d’enseignement et des institutions culturelles dans la lutte contre les récits terroristes, dans la déradicalisation et la promotion du dialogue interconfessionnel, de la tolérance et de la coexistence pacifique sur le continent.

Le CPS exprime sa profonde gratitude au Bureau de l’ONU pour la lutte contre le terrorisme pour le soutien continu au renforcement des capacités techniques fourni aux États membres et aux Communautés économiques régionales et Mécanismes régionaux et attend avec enthousiasme le succès de la prochaine conférence internationale de haut niveau sur la lutte contre le terrorisme, qui se tiendra à Abuja, au Nigeria, sous la direction de S.E. le Président Muhammadu Buhari, ainsi que ses résultats.

Dans le cadre de la présidence marocaine du CPS pour le mois d’octobre une réunion ministérielle est prévue demain mardi sur le thème :« Dérèglement climatique, paix et sécurité : renforcer la résilience et l’adaptation pour la sécurité alimentaire dans les Etats insulaires africains – en vue de la COP 27 ».