« Printemps enragé », nouveau roman de Driss Korchi. Un récit inspiré du « Jihad du sexe » en Syrie

L’écrivain marocain Driss Kochi sort un nouveau roman intitulé « Printemps enragé ». Dans ce roman, publié aux éditons « Le Lys Bleu », l’auteur retrace le destin de cinq femmes ayant choisi de risquer la mort la plus horrible, plutôt que de continuer à assouvir les fantasmes morbides de combattants assoiffés de sang et de pouvoir. Résumé.

Quelque part dans un pays en guerre: la Syrie. Cinq femmes s’enfuient du territoire occupé par une milice qui les a capturées. Jeanne, l’héroïne de cette histoire, parvient à tromper la vigilance de la vieille majordome du harem. Les yeux ouverts sur la réalité amère et désillusionnées, elles courent se sauver des affres de cette guerre sainte de sexe mais elles sont poursuivies par Zayd et Amr, deux soldats infidèles à la milice. Le roman Printemps enragé raconte l’affreux échec qui a bloqué des pays en léthargie qui aspirent à une renaissance afin d’émerger et de faire entendre leurs voix. Esquissant l’échappatoire de femmes qui participent au djihad de sexe, il met en exergue la machination morbide qui se tisse dans les arcanes maléfiques, alimentée par des alibis faramineux. On peut se poser la question inévitable, mais redondante, de l’instrumentation d’hommes et de femmes dès qu’une guerre éclate dans les pays arabes, surtout ce qu’on appelle un peu par ambition, beaucoup par déception « Le printemps arabe ».

 

 

 

On peut se demander pourquoi des fatwas, dans certaine pays, sont lancées à tort et exhortent des femmes et des hommes à quitter leurs pays et les siens pour aller faire la guerre dans une région géographiquement lointaine, à quelques centaines de kilomètres. Le sujet a suscité la controverse et demeure tiraillé entre ceux qui certifient sa véracité et entre ceux qui tentent d’en camoufler l’ampleur. Cependant, on peut en sortir avec un constat scandaleux que le printemps arabe est une occasion de critiquer l’approche du changement à partir de ses racines. Comment peut-on justifier l’échec et avoir le cran de l’expliquer à ses enfants et comment digérer facilement la déception? C’est une vérité incontournable et amère, celle de voir par exemple 75 jeunes femmes tomber enceintes sur la Place Adawiya en Egypte en 2011 ou encore entendre un haut responsable tunisien faire un aveu stupéfait sur des femmes et des hommes de son pays qui sont allés en Syrie, comme si les temps des califats ne sont pas révolus. On s’interroge également sur cette illusion assourdissante qui enveloppe d’une manière superstitieuse des têtes dociles prêtes à s’anéantir.

On remarque par ailleurs que quelques pays censés protéger les innocents, sont les causes du viol et de l’exploitation. Le mal fait propager ses ténèbres, avec bien sûr l’aide de ceux travestis dans des soutanes de dévotion. C’est le constat de Zayd et de Amr, les deux miliciens malgré eux qui pensent au début revendre les cinq femmes fuyardes à une autre milice afin d’avoir de quoi sortir du pays en flammes, d’abord, parce que c’est inutile de combattre quand on ne sait si pour des droits ou si on se fait passer simplement et idiotement pour des rats dans une fête foraine ou même pour des marionnettes mues par des mains invisibles. Les deux personnages veulent détourner en leur profit la raison de la poursuite de ces cinq femmes, mais ils se ravisent à la dernière minute parce que fatigués et parce qu’après, ils ont les yeux dessillés. Par conséquent, ils font volte face dont ils ne sortent pas indemnes.