La guerre en Ukraine remet sur le tapis la question de l’approvisionnement de l’Europe en gaz russe et la nécessité impérieuse de trouver une solution de substitution. Or, quelle meilleure solution pourrait s’offrir à l’Europe que le gazoduc Nigeria-Maroc, projet visionnaire mis dans le pipe par le Roi Mohammed VI et le président nigérian Muhammadu Buhari en 2016, lors de la visite historique du Souverain à Abuja?
Ce projet stratégique, « autoroute » gazière reliant 14 pays d’Afrique de l’Ouest, placera la région comme nouveau pôle d’approvisionnement pour l’Europe face à la Russie, la Norvège et à moindre échelle l’Algérie, qui s’est d’ailleurs montrée très peu fiable comme le démontre la rupture en octobre 2021 du contrat de gazoduc Maghreb-Europe qui reliait l’Algérie, le Maroc et l’Espagne.
Le gazoduc Nigeria-Maroc dont l’étude de faisabilité terminée en 2018 a démontré la pertinence et le bien-fondé, s’avère aujourd’hui essentiel à l’Europe qui dépend à hauteur de 48% du gaz russe, voire les États-Unis qui doivent trouver une alternative pour ses alliés européens.
La nécessité se fait ainsi jour d’accélérer la réalisation du gazoduc Nigeria-Maroc, non seulement pour les porteurs du projet (Rabat et Abuja) ou encore les 14 pays atlantiques qu’il va traverser, -la réalisation du gazoduc permettra l’électrification de toute la région et sera bénéfique à 300 millions de personnes-, il profitera aussi à l’Europe qui, quoi qu’elle dise, ne peut prétendre se passer du gaz en tablant sur le seul projet de dé-carbonisation.
Le projet de gazoduc Nigeria-Maroc offre d’ailleurs des conditions de sécurité optimales puisqu’il emprunte la voie maritime, contrairement à celui, mort-né, du trans-saharien Abuja-Alger, sur lequel pèsent de sérieuses menaces terroristes.